C’est une longue tradition qui était tombée en désuétude. Le flacon de porcelaine comme un écrin de luxe pour du Cognac. La maison Hennessy (le H de LVMH) vient de relancer cette tradition avec Bernardaud et un artiste chinois.
Le flacon ou carafe, affiche des couleurs chatoyantes. Sur fond blanc des rubans rouge et or, des pointes de bleu. C’est le travail de Zhang Enli un des artistes chinois les plus côtés, notamment connu pour son travail sur les objets du quotidien. De son séjour au sein de la maison Hennessy, il a ramené ces impressions colorées. Avec évidemment une signification symbolique forte. Le jaune et l’or, c’est la couleur du cognac, le bleu renvoie au fleuve Charente.
L’objet se veut artistique et son prix renvoie effectivement à une galerie d’art. 8 800 euros pour s’offrir le travail de l’artiste chinois sublimé par la manufacture Bernardaud. A l’intérieur du flacon, un litre de Paradis, un assemblage de cognacs imaginé en 1979. Ce que la maison Hennessy fait de mieux. Un produit destiné en priorité au marché chinois puisqu’élaboré dans l’optique du nouvel an.
« C’est la société Hennessy qui nous a contacté dans le cadre d’un projet pour le nouvel an chinois. Il a fallu que nous travaillons sur un temps assez court, quelques mois seulement pour imaginer cette carafe » confie Michel Bernardaud.
Une collaboration entre un porcelainier et une maison de Cognac loin d’être une première. Elles étaient monnaie courante dans les années 70, 80 avant de tomber en désuétude. A l’époque, elles pouvaient représenter jusqu’à 10% du chiffre d’affaire d’une manufacture de porcelaine. Un retour en vogue dont se réjouit Michel Bernardaud.
« Nous avions déjà travaillé avec Hennessy dans les années 70 sur des flacons en forme de tonneau. Nous sommes très heureux que cette collaboration recommence avec une recherche esthétique poussée et l’association d’artistes de renommée internationale ».
A l’époque c’est la guerre du Golfe dans les années 90 qui avait mis un coup d’arrêt à ce type de production de prestige. La plus grande partie de ces flacons étaient vendus dans les Duty Free des aéroports.
Le contexte est favorable pour la porcelaine et lui permet de s’imposer dans le marché du luxe. Ses qualités de conservation, de solidité, d’imperméabilité et de neutralité pour le gout, sont mises en avant par les producteurs de Cognac ou de parfum. Un matériau réutilisable que les porcelainiers mettent opportunément en avant pour ses avantages en terme de développement durable.
La Chine : nouvel eldorado pour les porcelainiers
Pour Bernardaud, cette association est également l’occasion d’assoir un peu plus sa présence sur le marché asiatique.
La Chine c’est un quart de la population mondiale, le premier marché pour le luxe. Dans les 5 ans elle supplantera les Etats-Unis et deviendra notre premier marché. Nous y avons déjà un fort développement avec l’ouverture de nombreuses filiales commerciales et points de vente
Michel Bernardaud
Avis aux amateurs, seuls 555 exemplaires numérotés sont mis en vente.