Pour éviter une saturation du service des urgences pédiatriques, les soignants appellent à privilégier son médecin traitant et à respecter des gestes de prévention.
Il y a trois semaines, de fortes tensions sont apparues en région parisienne. La vague épidémique de bronchiolite déferle maintenant sur Limoges, avec une puissance inédite.
8 enfants en réanimation
Les urgences pédiatriques de l’hôpital mère-enfant enregistrent habituellement entre 70 et 80 passages par jour. Mais depuis ce lundi 21 novembre, près d’une centaine d’enfants sont accueillis quotidiennement. De jeunes patients dont l’état de santé est aussi plus préoccupant que d’habitude, avec un taux d’hospitalisation plus important.
Selon le Pr Vincent Guigonis, responsable du service, une vingtaine d’enfants sont actuellement hospitalisés pour bronchiolite, dont huit en réanimation pédiatrique.
Pour faire face, dix lits supplémentaires ont été ouverts par le CHU. L'organisation du personnel a été revue, avec l'ajout de deux postes d'infirmiers, et le rappel de soignants en congé.
La direction pense à faire appel à du personnel extérieur au CHU et réalise actuellement une liste de jeunes retraités qui pourraient être sollicités en renfort si la situation ne s'améliore pas.
Des urgences... pour les urgences
Les soignants de Limoges rappellent que les urgences ne sont pas un service de consultation. Selon Vincent Guigonis, actuellement, "il peut y avoir six à neuf heures d'attente, d'autant plus quand la situation n'est pas grave pour le patient."
Que faire en cas de symptômes ? Conseils du Pr Guigonis : "Si il y a de la fièvre depuis peu de temps sans signe de gravité outre la fièvre, c'est le médecin traitant qu'il faut voir, ça peut attendre le lendemain. Si il y a des symptômes qui ne passent pas, c'est le médecin traitant qui peut gérer cela et éventuellement nous appeler pour avoir un avis. Mais pas de venue aux urgences comme consultation facile".
Les parents peuvent aussi contacter le 15 pour parler à un médecin.
Prévention
La direction du CHU rappelle aux parents qu'il existe des gestes de prévention... On peut les retrouver sur le site de l'Agence Régionale de Santé : se laver les mains régulièrement, bien aérer son domicile, se protéger quand on est malade, porter un masque et prendre le temps de guérir avant d’embrasser son bébé.
Et la suite ?
Ce sont maintenant les autres épidémies de l'hiver qui commencent à inquiéter. Le Pr Vincent Guigonis explique : "Pour l'instant, on arrive à réagir. Avec les lits qu'on a ouverts, on a la capacité d’accueillir le débit de patients qu'il y a à l'heure actuelle. Si le débit de patients augmente encore, et que la grippe se rajoute à cela, il faudra ouvrir des lits supplémentaires, et là on va être en difficulté. Pour l'instant, on tient."
Les épidémies sont aussi l'affaire de tous : comme pour la Covid, chacun peut se protéger, pour préserver cette fois les enfants.