"La Pantoufle moderne", boutique historique du centre-ville de Limoges, a brutalement fermé ses portes, fin novembre. Si le magasin affichait de bons résultats, le groupe propriétaire connaît des difficultés financières. Cette décision soudaine émeut les Limougeauds.
Au cœur de Limoges, rue Ferrerie, sa devanture semblait faire partie du décor depuis toujours. "La Pantoufle moderne", boutique emblématique du centre-ville, a brutalement fermé ses portes, la semaine dernière. Cette décision inattendue choque le quartier.
Devant le rideau métallique fermé, une feuille affiche les mots suivants, écrits au feutre : "Cessation d'activité". "Je suis surpris car je suis passé là il y a peut-être quinze jours, c'était ouvert !", s'étonne un badaud. "Je vois beaucoup de magasins qui ferment, les uns après les autres, s'inquiète une promeneuse. Le commerce, à Limoges, devient très compliqué."
Les deux vendeuses perdent leur emploi
La grille est tombée ce vendredi 29 novembre, emportant avec elle une histoire écrite depuis quatre-vingts ans. Sous le choc, les deux vendeuses perdent leur emploi. Les commerçants voisins aussi sont stupéfaits. "Tout d'un coup, grille fermée, s'émeut Florence Tuyeras, gérante d'une maroquinerie à proximité. Nos deux collègues, on les voit, mais on n'a pas échangé parce qu'elles ont été très surprises de la fermeture, d'un seul coup... C'est une institution, et on a cette boutique dans notre cœur puisqu'elle a une belle histoire. On se l'est appropriée. On est touché."
Compte tenu de l'emplacement, il y aura un renouvellement.
Adjoint à la mairie de Limoges, chargé du Commerce
La surprise s'avère d'autant plus grande que la boutique affichait de bons résultats de vente. Cette disparition est la conséquence d'une crise que traverse le groupe propriétaire, dont deux boutiques en Charente connaissent des difficultés financières. Selon la municipalité, cette fermeture soudaine ne découle pas d'une quelconque crise du commerce en centre-ville. Aussi se veut-elle rassurante. "On sait qu'il y aura toujours une vacance que l'on ne peut pas réduire au-dessous de 5% et qui est nécessaire à la régénération des enseignes, explique Rémy Viroulaud, conseiller municipal adjoint au Commerce. Évidemment, compte tenu de l'emplacement, il y aura un renouvellement."
Si les commerces de l'hypercentre se portent bien, avec un taux de vacance de 6%, celui-ci se révèle deux fois plus élevé dans l'ensemble de la commune. Depuis un an, la tendance est même à la hausse.