La ville de Limoges lance une campagne de communication depuis le début du mois de juillet pour faire la chasse aux locaux commerciaux vacants qui existent depuis trop longtemps dans le centre-ville. Les vitrines de ces commerces sont décorées d'un autocollant géant. L'opération commence à porter ses fruits.
En se promenant dans le centre-ville de Limoges, on remarque ces vitrines illustrées de scène de BD. Elles décorent des locaux commerciaux vides.
Attirer l'œil
La ville souhaite leur trouver des acquéreurs grâce à cette campagne de communication qui ne passe pas inaperçue auprès du public. Une mère de famille et ses enfants s'arrêtent devant l'une d'entre elles, quelques instants : "Je pense que c'est bien. C'est attirant pour les enfants : les petits motifs, les petits dessins, la vache de Limoges, la nature, ça représente la région", raconte Aurélie, une touriste.
Ces illustrations sont testées dans la rue Adrien Dubouché où quatorze locaux étaient vacants au début de cette année 2024. Deux de ces locaux ont déjà trouvé repreneurs et quatre sont en cours d'installation. Florence et Léa, sont responsables de la librairie Bulles 2 Papier. Elles ont hâte d'avoir de nouveaux voisins : "Nous, on est très contentes. Dans la rue, on avait deux, trois boutiques qui sont en cours d'être reprises, ou pas. Donc, c'est super joli. Ça change vraiment la physionomie de la rue. C'est beaucoup plus agréable, beaucoup plus attrayant, aussi", constatent-elles.
Ça change vraiment la physionomie de la rue. C'est beaucoup plus agréable, beaucoup plus attrayant, aussi.
Florence et Léaresponsables de Bulles 2 Papier
Trouver de nouveaux acquéreurs
La ville de Limoges aimerait tirer un trait sur ces vitrines souvent sales à cause d'un manque d'entretien et donne un aspect négatif à la rue. La vacance commerciale dans les rues commerçantes du centre-ville de Limoges n'a cessé de baisser au fur et à mesure des années, passant de 14,51% en juin 2020 à 10,67% en juin 2023.
La vache Limousine, choisie comme autocollants, a donc pour mission d'attirer de nouveaux investisseurs. "Tout le monde a pu remarquer la fermeture de Kookaï, André, San Marina, France Loisirs, Minelli. Ce sont autant d'enseignes nationales qui ont quitté notre centre-ville pour des raisons autres que locale, mais qui nous ont impactés et pour lesquels, il y a ce travail qui doit être fait pour chercher de nouvelles enseignes", souligne Samuel Mamdy, manager du centre-ville de Limoges.
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Une aide financière pour les repreneurs
Plusieurs repreneurs se sont manifestés depuis le début de la campagne. Chloé Turbiant est l'une d'entre elles. Elle vient même d'ouvrir sa boutique, un love shop.
Pour son loyer, elle reçoit une aide financière de la ville et de l'agglomération pendant les trois premières années d'activités : "Ça a été un vrai support et je me rends vraiment compte, aujourd'hui. Ça va faire huit mois que j'ai ouvert. Je suis dans mes clous concernant l'aspect financier. Mais, c'est vrai que la boîte à business joue énormément aussi dans cette sécurité financière.", reconnaît-elle.
Pour continuer de dynamiser le centre-ville, une taxe vient d'être mise en place pour inciter les propriétaires de locaux vides depuis plus de deux ans à les mettre en location.