Camille Senon n'était pas dans son village natal d'Oradour-sur-Glane au moment du massacre. Elle faisait partie des passagers du tramway qui reliait Limoges au village martyr. Sa vie n'a tenu qu'à un fil. Aujourd'hui, après la disparition de Robert Hébras, elle compte sur les jeunes pour porter le devoir de mémoire.
Camille Senon est née en juin 1925 à Oradour-sur-Glane, tout comme Robert Hébras.
Le 10 juin 1944, elle venait de fêter ses 19 ans.
Par chance, ce jour-là, elle n'était pas dans son village natal.
Elle travaille alors à Limoges et comme chaque samedi, ce 10 juin, elle prend le tramway pour passer le week-end chez ses parents. Alors que le train chemine, la vingtaine de passagers qu'il transporte voit au loin les fumées du village en flammes. Un soldat allemand fait alors stopper le tram et descendre les passagers dans un champ. Elle parvient à s'enfuir.
Notre destin a été différent de celui de Robert [Hébras], nous n’avons pas été sous la fusillade, nous n’avons pas été sous les flammes. Mais notre vie n’a tenu qu’à un fil.
Camille Senon
À son arrivée à Oradour, les SS ont massacré les habitants du village. Les hommes ont été fusillés, les femmes et les enfants brulés dans l'église. 643 morts.
Camille Senon a perdu toute sa famille. Vingt-cinq personnes, la plus jeune était un bébé de douze jours.
Robert Hébras, elle le connaissait depuis son enfance. Ensemble, ils ont œuvré pour le devoir de mémoire, et pour la paix.
Je n’arrive pas à imaginer comment on peut être sans Robert. Il tenait une telle place.
Camille Senon
Mais Camille Senon a confiance, en Agathe Hébras, la petite fille de Robert, et en Benoit Sadry, président de l’association des martyrs.
C’est un réconfort pour moi qui vais partir bientôt, de voir des jeunes de la troisième génération qui reprennent les choses en mains.
Camille Senon
Camille Senon assistera aux obsèques de Robert Hébras, vendredi 17 février 2023, à Oradour-sur-Glane.