À Limoges, un ancien four à porcelaine est en cours de rénovation. Il s’agit du plus gros four de ce type en France. Propriété de la maison Haviland, il est aujourd’hui entre les mains de la Fondation du Patrimoine qui a financé l’opération. Coût de la restauration : 300 000 euros pour ce monument industriel et emblème de la vie porcelainière de Limoges.
Sous l’énorme échafaudage circulaire, on ne distingue que la cheminée, qui dépasse à une dizaine de mètres du sol. Dans le quartier Émile-Labussière de Limoges, l’ancien four de la manufacture Haviland est en cours de rénovation depuis plusieurs semaines. Il est le dernier vestige de l’usine créée par Théodore Haviland à la fin du XIXe siècle.
Ce four n’est pas n’importe lequel. "D’après nos sources et les recherches récentes que nous avons faites dans les archives, c’est le plus grand et le plus gros vestige de four céramique encore débout en France", explique Thomas Hirat, historien de la porcelaine.
Le four devait, à l'origine, cuire uniquement de la porcelaine. "Compte tenu de sa position géographique, voire topographique, il a été transformé en four pour cuire des briques réfractaires et des gazettes, ces célèbres outils de protection pour les pièces en cuisson", détaille-t-il.
C’est le plus grand et le plus gros vestige de four céramique encore débout en France.
Thomas Hirathistorien de la porcelaine
Un poumon économique d'autrefois
Ce four fonctionnait seulement à charbon puis a cessé son activité dans les années cinquante lorsque le gaz et l’électricité sont arrivés. Ce quartier était pourtant dans les années 1900 l'un des poumons économiques de la ville." Ce quartier a vu défiler, embaucher des milliers de personnes. Un siècle auparavant, il n’y avait que quelques fermes. Un siècle après, deux usines Haviland faisaient travailler des milliers de personnes qui fonctionnaient avec des dizaines de fours comme celui-ci."
Un siècle après, deux usines Haviland faisaient travailler des milliers de personnes.
Thomas Hirathistorien de la porcelaine
Ce four est là aujourd’hui et est prêt pour une rénovation. L'édifice est imposant : dix mètres de diamètre, cent mètres cubes, dix foyers à la base. "Le four a failli être détruit, mais fort heureusement, par le caractère clairvoyant, voire visionnaire de plusieurs acteurs, on est aujourd'hui en train de le restaurer", se réjouit l'historien.
Les travaux de rénovation devraient s’achever en octobre prochain. Des visites guidées en petits groupes seront organisées probablement en 2025.