Chirurgie : de nouvelles pratiques pour mieux récupérer

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Les patients ont une première séance de kiné avant même l'opération.
Moins de perfusions, un rôle plus actif pour les patients... La RAAC se développe dans plusieurs hôpitaux du Limousin. C'est la Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie. Une nouvelle organisation des soins qui améliore la récupération. ©France 3 Limousin

Moins de perfusions, un rôle plus actif pour les patients... La RAAC se développe dans plusieurs hôpitaux du Limousin. C'est la Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie. Une nouvelle organisation des soins qui améliore la récupération.

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Chaque semaine, au service orthopédie du site Chénieux de la polyclinique de Limoges, de futurs opérés suivent les cours de "l'école des patients". Un mois avant la pose de leur prothèse du genou, ils passent une radio, rencontrent leur anesthésiste, mais ils peuvent aussi visiter la clinique et échanger avec une infirmière pour anticiper des besoins de consultation avec d'autres spécialistes.

Ils suivent même une première séance de kiné pour préparer les suites de leur opération. Olivier De Brem, Masseur kinésithérapeute à la polyclinique de Limoges, détaille : "Les exercices qu’on demande au patient étant vus avant, il est beaucoup plus facile de les reproduire après l’opération."

"Ça met en confiance"

Une matinée rassurante pour les patients qui en profitent aussi pour échanger entre eux, comme en témoigne Nicole Pellerin : "On s’est croisés dans différents services, on a discuté... Il y a une dame qui a déjà été opérée, elle nous a expliqué un petit peu, ça met en confiance."

Ce protocole, s’appelle la RAAC, la Réhabilitation améliorée après chirurgie. C’est une pratique récente qui vise à faciliter la récupération du patient. Cédric Coste, chirurgien orthopédiste, détaille : "Non seulement on lui a diminué son anxiété préopératoire par ce premier contact, mais il est aussi prêt parce qu’il va comprendre les modalités de sa prise en charge."

Prise en charge allégée

Dans un autre service, en chirurgie digestive, Maryse Lavergne vient de subir une importante opération qui a duré une demi-journée au bloc opératoire. Elle s’est préparée activement avec un régime, et même un entraînement physique. Elle se fixe maintenant des objectifs de marche ou d'alimentation, et son rétablissement est impressionnant : "Je m’attendais à être plus lasse, plus déprimée… Franchement, à J3, ça va bien, d’ailleurs, je sors demain, c’est génial."

Les soins ont aussi évolué. Plus de perfusion, et la patiente a pu manger seulement quelques heures après l’opération. C’est une révolution pour les soignants qui l’entourent. Morgane Bor, infirmière, a changé ses pratiques : "Quand j’ai commencé il y a 12 ans, faire avaler les médicaments, c’était très compliqué parce qu’il fallait qu’on les fasse avaler dans un minimum d’eau. À ce jour, on stimule les patients à boire un maximum, d’autant plus qu’on les dé-perfuse rapidement."

Antoine Baudoin, lui aussi infirmier, confirme : "avant, les patients avaient des drains, des sondes, ils restaient alités plusieurs jours… Maintenant, on a allégé la prise en charge en respectant la physiologie du patient."

"On démontre qu’il y a moins de complications"

Cette simplification des soins remet en cause des habitudes médicales très ancrées, et il y a des réticences. Pourtant, dans ce service, la durée moyenne de séjour des patients a été presque divisée par trois, avec d’autres avantages. Le docteur Guillaume Langlois, chirurgien viscéral et digestif, est convaincu : "On s’aperçoit qu’il y avait un certain nombre de choses qui étaient faites et qui n’avaient pas lieu d’être. On a simplifié les prises en charge, et au final, on démontre qu’il y a moins de complications."

Matthieu Anguille, patient opéré il y a quelques semaines et rapidement revenu auprès de sa famille, voit dans la RAAC un autre avantage. Entre sa préparation avant l’opération et les objectifs fixés avec les soignants pour la suite, il se sent membre d’une véritable équipe : "On n’est plus seulement le champ de bataille du combat entre le personnel soignant et la maladie. On n’est plus un patient, on est un agissant. On a beaucoup plus confiance dans les protocoles qu’on nous propose, parce qu’on y participe."

À la polyclinique de Limoges, ce travail d’équipe pourrait bientôt s’étendre à de nouvelles spécialités, et d’autres établissements de la région suivent le mouvement. Les freins demeurent, mais une profonde transition semble en cours.

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