À Limoges, la société IMAO qui produisait des images et des systèmes de cartographie à la pointe de l'innovation, a été placée en liquidation judiciaire le 11 janvier 2023. Selon son président, une accumulation de facteurs est en cause.
Le couperet est tombé pour la société IMAO le 11 janvier 2023. Le tribunal de commerce de Limoges a pris sa décision : la liquidation judiciaire de cette entreprise d'imagerie et de cartographie aérienne, en redressement depuis 2022.
Basée à Limoges, au sein de la plate-forme aéroportuaire de Bellegarde, la société a été fondée en 2001. Elle a longtemps été à la pointe de l'innovation. En 2013, son système "Ubick" de cartographie 3D n'avait pas de concurrents. Il permettait de visualiser des territoires entiers avec une précision de quelques centimètres.
Trois ans plus tard, l'entreprise mettait au point sa caméra B66, la plus puissante et la plus précise du monde dans sa catégorie.
À cette époque, la société est en croissance et en développement. Les difficultés apparaissent à partir de 2018 avec l'accident survenu cette année-là, indique Bernard Daudré, l'un des fondateurs d'IMAO, et dernier président de la société : le 21 août 2018, un avion bimoteur, appartenant à l'entreprise, s'écrase dans un champ à Verneuil-sur-Vienne. À son bord : le président de la société de l'époque ainsi qu'une jeune ingénieur. Tous les deux sont grièvement blessés. "Cela a eu beaucoup d’implication dans la vie d’IMAO, commercialement et en interne. Ça nous a mis sur les genoux, explique Bernard Daudré. On a été secoués. Économiquement, c'est devenu difficile, notamment en interne. Du personnel est parti."
Aucune reprise pour la société
L'année 2019 est une année difficile, poursuit le président, et les deux années 2020 et 2021 sont marquées par la crise sanitaire. "Le covid nous a arrêtés, car on marchait beaucoup avec l’export", précise-t-il.
En 2022, on a demandé un redressement judiciaire. On avait de l'activité cette année-là, mais quand on est en redressement judiciaire, c'est difficile. On a cherché des repreneurs, finalement ça ne s’est pas fait. Début 2023 le tribunal a décidé de liquider.
Bernard Daudré, ex-président d'IMAOFrance 3 Nouvelle-Aquitaine
Au moment de la liquidation, 12 salariés travaillaient encore dans l'entreprise, contre une petite trentaine en 2018, détaille Bernard Daudré. "Tous ont été licenciés", indique-t-il.
Cette liquidation, "je l’ai mal vécue comme tous les salariés. Les repreneurs potentiels ont été déçus de ne pas finaliser leur prise. Le milieu avait besoin de nous et maintenant, ils vont devoir se débrouiller sans nous."