Commémorations du 11 novembre : "Il est possible de penser aux morts pour la France", malgré le confinement

Les commémorations de l'armistice de 1918 doivent avoir lieu, ce mercredi 11 novembre, dans un contexte sanitaire particulier dû à l'épidémie de Covid-19. A Limoges et ailleurs en Haute-Vienne, les cérémonies devraient se dérouler sans public.

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Des commémorations du 11 novembre résisteront à la Covid-19. Des cérémonies à huis clos se dérouleront, ce mercredi dans de nombreuses communes de Haute-Vienne, en mémoire de l'armistice de la guerre 14-18 et des soldats tombés pour la France.

Le nombre de participants a été limité suite à une note du préfet : "Nous étions partis d'un programme assez chargé. Celui-ci a été réduit au fil des semaines et de l'évolution des consignes sanitaires", précise Sylvie Codecco, adjointe du directeur de l'office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) en Haute-Vienne.

Sylvie Codecco précise toutefois que le déroulé habituel des cérémonies ne devrait pas être perturbé. A Limoges, la commémoration comprendra toujours la lecture du manifeste de l'UFAC, du message du maréchal Foch, en présence d'un porte-drapeau et de quelques élus locaux. Mais le tout dans le respect des distanciations sociales et avec le masque.

"Nous perdrons du lien intergénérationnel"

"Le monde des anciens combattants est un peu frustré de ne pas pouvoir commémorer comme à son habitude. Mais, même si l'on n'assiste pas aux cérémonies, il est possible de penser aux morts pour la France", tient à souligner Sylvie Codecco. La membre de l'office national des anciens combattants en Haute-Vienne espère toutefois que le devoir de mémoire se poursuivra, malgré l'absence des jeunes générations cette année.

D'habitude, des classes de primaires ou de collèges sont conviés et participent au dépôt des gerbes de fleurs. "Il est sûr que cette année, nous perdrons un peu de lien intergénérationnel. Mais le devoir de mémoire ne se fait pas que lors des commémorations. Il se fait à l'école et dans la vie de tous les jours."

Sylvie Codecco pense également aux Bleuets, cette petite fleur bleue vendue, en temps normal, dans les rues et à la sortie des cimetières. Cette année, crise du coronavirus oblige, les Bleuets sont vendus pas les mairies ou en ligne via des dons.
   

"Des symboles"

Ce n'est pas la première commémoration dont le déroulé a dû être revu. En début de crise du coronavirus, les cérémonies du 19 mars à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc s'étaient également déroulés différemment.

Jean-Pierre Gaildraud, ancien combattant et membre de la FNACA de Panazol (Haute-Vienne) s'en souvient : "Ce sont des commémorations importantes. Mais ce sont avant tout des symboles", nuance-t-il.
 
"Je suis de nature optimiste. Je me dit que ce n'est pas si grave si ces cérémonies ne se déroulent pas comme prévu. Les morts sont là où ils sont, ils y seront toujours l'année prochaine. Nous pouvons penser à eux tout le temps", avance l'historien avec tranquillité.

"Ces derniers temps avec le coronavirus, il y a une rupture dans notre façon de vivre. Nous ne pouvons plus circuler et s'occuper comme avant. Les commémorations sont victimes de la même chose", poursuit-il. Cette année, Jean-Pierre Gaildraud ne se déplacera pas pour les cérémonies, comme il en avait l'habitude. Il restera chez lui "dans le respect des gestes barrières" et espère tout de même que "les symboles pourront s'exprimer" lors de cette journée du 11 novembre.


 
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