Les maisons d'arrêts : des lieux sensibles, clos, où il faut redoubler de précaution en période de crise sanitaire. La députée de la Haute-Vienne, Marie-Ange Magne s'est rendu au centre carcéral de Limoges vendredi 18 décembre. Elle y a constaté la vétusté des lieux malgré les récentes rénovations.
La députée Marie-Ange Magne se rendait vendredi 18 décembre 2020 à la maison d'arrêt de Limoges pour une visite officielle.
Une bonne gestion de la crise
Derrière les murs de cette prison, près de 200 personnes se croisent chaque jour : les détenus, le personnel pénitentiaire et les prestataires extérieurs.
Depuis le début de la crise sanitaire, un espace dédié a été ouvert. Du personnel du CHU de Limoges se relaie pour tracer le coronavirus. Dans le cas où les détenus sont positifs, ils sont placés à l'isolement pendant sept jours puis testés à nouveau une semaine plus tard. Chez les femmes détenues, seulement 3 ont été testées positives depuis le début de l'épidémie.
Mohammed Ed Dardik, directeur de l'établissement se dit soulagé d'autant plus que les restrictions dues à la crise sanitaire ont été relativement bien reçues par les détenus, "on se posait la question sur une réticence de la part des détenus, à porter le masque ou accepter le dispositif en place pour lutter contre le covid, mais finalement c'est accepté, je suis agréablement surpris."
Des conditions vétustes
Il s'agit de la seconde visite de la députée Marie-Ange Magne à la maison d'arrêt de Limoges en deux ans. En janvier 2018, elle s'y était rendue constatant la vétusté du bâtiment datant de 1856. C'est pour cette raison qu'elle a "souhaité porter le dossier jusqu'au ministère de la Justice".
"L'objet de ma visite aujourd'hui [2020], c'est de constater les travaux qui ont été faits pour améliorer les conditions de détention et de travail du personnel d'administration pénitentiaire" confie la députée de la Haute-Vienne. En effet, des travaux de réfection des douches ont été effectués récemment. Mais ce qui choque, c'est avant tout les conditions de détention : une cellule de deux places pour trois détenus dans certains cas.
Limoges est la prison la plus surpeuplée de Nouvelle-Aquitaine avec un taux d'occupation de 185% pour les hommes et de 160% pour les femmes.
Une nouvelle maison d'arrêt en Haute-Vienne ?
"Le gouvernement a annoncé l'ouverture de 15 000 places à l'échelle nationale, Limoges ne fait pas partie de ces places. Nous avons de nouvelles municipalités qui avaient des projets de prison et qui aujourd'hui refusent ces projets -là. Nous avons des crédits budgétaires qui pourraient être aloués sur une prison à Limoges" confie la députée, avant de préciser que plusieurs sites ont été proposés au ministère de la Justice qui les expertise actuellement.
En janvier 2020, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme pour les conditions de détention des prisonnier, "Limoges n'est pas une exception" rappelle Marie-Ange Magne.