Des "magasins concept" ont ouvert dans le centre-ville de Limoges avec l’objectif de proposer une diversité de services aux clients. Des offres variées qui ont pour ambition de redynamiser les rues commerçantes désertées par les clients. Est-ce que ça marche ?
Une scène insolite ce jour-là au centre de Limoges. La vendeuse de vêtement pour bébé s’est transformée en barman, et c’est elle qui tire les bières. Certaines mamans en profitent pour donner des nouvelles, pendant que d’autres font leurs emplettes dans la boutique éphémère de vêtements de seconde main, qui ne restera ouverte que quatre jours.
Une offre diversifiée
« C’est très intéressant puisque ce sont des habits de bonne qualité qui ont été amenés ici ! On a plaisir à pouvoir réutiliser du linge qui a été entretenu et de pouvoir le donner à notre petite fille ! », témoigne une jeune maman.
Il y a ce local dans lequel sont organisés des évènements et puis le magasin principal tenu par Laura et Charlotte. « C’est vrai qu’à Limoges, on n’avait pas ce type de magasin, on aime bien ! », sourit une autre maman deux rues plus loin.
Les deux copines de fac ont inventé ce concept store, dans lequel on ne vient pas juste pour acheter. « On trouvait que l’offre ici n'était pas suffisamment plaisante et on a envie de proposer autre chose. Proposer plus qu’une boutique, mais aussi des ateliers, des conférences pour s’informer sur le sujet de la maternité, de la parentalité », argumente Charlotte Lascaux du Magasin Mhôme.
Créer du lien
Laurent est producteur artisanal de spiritueux. Il livre régulièrement ses alcools à l’enseigne "La main française". Un magasin qui vend exclusivement des produits fabriqués par des artisans de la région Limousin. « Je passe par des revendeurs, des cavistes ou des boutiques comme La main française qui vont toucher aussi des publics différents, puisque le client ici n’est pas forcément un habitué des cavistes ou des bars », explique Laurent Mandon, artisan distillateur.
La main française crée du lien entre les artisans et les clients, en vendant leurs produits, et aussi à travers des ateliers, où tout le monde se rencontre. Ici aussi, on ne vient pas seulement pour acheter, mais pour vivre une expérience.
« L’origine du projet, c’était vraiment l’écoresponsabilité. Le fait de consommer plus local. De travailler en circuit court, parce que j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup d’initiatives sur les produits en circuit court, sur les produits alimentaires, et il y avait beaucoup moins d’éléments sur le non alimentaire », remarque Camille Larrat-Mazeaud, responsable de l'enseigne La main française.
"Il va falloir qu’ils se réinventent"
Samuel Mamdy est manager de centre-ville. Il nous donne rendez-vous à la cyclisterie. Un magasin dans lequel on peut boire un verre tout en faisant réparer son vélo. Les "concept store" parviendront-ils à sauver les commerces du centre de Limoges ?
« On a quelques commerces qui sont anciens, et qui restent sur des modèles qui sont ceux qu’on a pu connaître, il y a quelques années. Maintenant, ils n’ont plus le choix, il va falloir qu’ils se réinventent », remarque le manager de centre-ville.
Ce type de magasin n’existait, jusqu’à aujourd’hui, que dans de très grandes villes ou à l’étranger.