Confinement et COVID-19 : peu de dénonciations ou de malveillances anonymes en Limousin

Alors que dans certaines régions des dénonciations malveillantes ou même des menaces anonymes envers le personnel soignant viennent ternir le combat contre la pandémie, les trois départements de l’ex-Limousin semblent, pour l’instant, épargnés par ces dérives.

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C’est un phénomène bien connu. Durant les crises comme celles que nous traversons, les meilleurs sentiments mais aussi les pires penchants de l’espèce humaine sont exacerbés.

Quand le courage et la générosité se révèlent ou se confirment chez certains, chez d’autres c’est la bassesse et l’égoïsme qui suintent en sortant de l’ombre.

Depuis quelques jours l’expression « je n’aurais pas voulu le connaître pendant la guerre » retrouve une nouvelle acuité avec les mesures de confinement décrétées par le Gouvernement.

Selon le syndicat Alternative Police, dénoncer son voisin parce qu'il ne respecte pas les règles du confinement serait devenu un acte relativement fréquent dans certaines régions de France.

Dans un article publié par nos confrères de France Info, il estime que le nombre d'appels pour dénoncer des personnes qui ne respectent pas les règles du confinement pendant l'épidémie de coronavirus est en augmentation. Il pourrait atteindre jusqu'à 70% des appels reçus par la police dans certaines grandes agglomérations.

Toujours selon ce même syndicat, en Nouvelle-Aquitaine les appels de délation représenteraient 50% des appels à la police dans la région mais la tendance serait désormais à la baisse.

C’est surtout Bordeaux et l’agglomération Bordelaise qui seraient touchés par cette autre « épidémie ».

Les ex-régions Poitou-Charentes et Limousin seraient épargnées, pour l’instant, par la « contagion ».
 

Le Limousin épargné par la délation


Contactés au téléphone, plusieurs services de police et de gendarmerie du Limousin confirment que le phénomène reste marginal en Creuse, en Corrèze et en Haute-Vienne.

D’ailleurs ces dénonciations s’avèrent souvent inutiles, sinon calomnieuses. Elles font parfois perdre du temps aux forces de l’ordre. Beaucoup sont liées à de simples problèmes de voisinage, exacerbés par les tensions générées par le confinement.

Pour Eric Gigou, le nouveau Directeur Départemental de la Sécurité Publique de la Creuse, à Guéret " le nombre d’appels de ce genre n’a pas augmenté. Mais en ce moment nous faisons très attention pour les traiter avec tact et mesure afin d’ éviter d’envenimer des situations déjà tendues qui pourraient dégénérer ".
 

« Les policiers essaient d’être à l’écoute et de canaliser les tensions »


Vu le contexte et les contraintes engendrées par la situation sanitaire, le patron des policiers creusois préfère d’ailleurs parler de « signalements parfois abusifs » plutôt que de « délations » ou de « dénonciations ».

Où s’arrête la délation ? Où commence le « devoir civique » ?

Dans un article du journal Le Monde l’historien Laurent Joly explique que « Pendant les années noires, comme aujourd’hui, les délateurs s’abritaient derrière des valeurs civiques : la justice, la salubrité publique, l’intérêt général, Ils tentaient de transformer un contentieux personnel – un locataire refusant de payer son loyer ou un mari voyant une maîtresse – en indignation collective. »
 

Des soignants et des secouristes victimes de "corbeaux"


Mais depuis quelques jours il est un autre comportement parfaitement abjecte qui suscite l’incrédulité et l’écoeurement : partout en France, de plus en plus de soignants ou de secouristes reçoivent des lettres anonymes de la part de voisins peu courageux qui leurs demandent de quitter les lieux car ils seraient susceptibles de propager la maladie.
 
Là encore, si l’on en croit les informations recueillies au téléphone auprès des forces de l’ordre et des Sapeurs Pompiers de la région, le Limousin semble relativement épargné par de tels agissements.

« Pour l’instant on n’a pas de plaintes concernant les soignants » indique à Limoges un officier de la Gendarmerie, « mais on ne laissera pas ce genre de situation se développer ».

Même discours, très ferme, de la part du Directeur Départemental de la Sécurité Publique à Guéret : « si le cas se présentait en Creuse, nous enquêterions avec zèle pour monter une procédure judiciaire en béton armé » indique Eric Gigou.

Traduction : le cas échéant, un maximum d’éléments seraient recherchés, collectés et transmis à la justice afin qu’elle puisse effectuer son travail avec la sévérité qui sied à de tels comportements.
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