Les musées aussi espèrent un déconfinement pour rouvrir leurs portes le plus vite possible. Le travail de conservation des oeuvres maintient une partie de l'activité mais les caisses sont vides. Exemple dans 2 structures. L'une à Vicq-sur-Breuilh, l'autre à Limoges.
Les petits musées dans la tourmente
95% de pertes financières pendant le 1er confinement, sans doute autant lors du deuxième, le musée d'art naïf Cécile Sabourdy est lui aussi durement touché par la crise de la Covid-19.Une structure qui surnage grâce à l'aide des collectivités et des banques. Malgré ces soutiens, 2 des 7 postes du musée n'ont pu être renouvelés.
"On appréhende ces périodes de fermeture. La 1ère a été très dure à passer. La 2e, pour l'instant, on n'en voit pas le bout. Et que va-t-il en être de l'arrière-saison qui normalement se finit de façon plus dynamique avec des fêtes d'Halloween, de Noël ?"
Que faire en attendant que le public revienne ?
"Nous devons faire des efforts pour maintenir les salariés dans l'emploi. On a mis en place des dispositifs afin qu'ils continuent leur vrai métier comme la médiation sur réseaux sociaux et la formation interne qui permet de parfaire nos connaissances."
Et pour les grands musées ?
Avec ses salles dépourvues de visiteurs, le musée Adrien Dubouché, le plus grand de Limoges, semble plongé dans un profond sommeil.
Pourtant les 31 personnes qui travaillent dans ce temple de la porcelaine s'activent, comme le confirme Céline Paul, conservatrice du lieu :
"Très vite, nous nous sommes organisés. Les personnes qui peuvent travailler à distance le font et sur le site, nous sommes plusieurs à assurer la sécurité des collections et leur conservation."
Vendre pour survivre ?
Ce débat agite depuis quelques années le landernau culturel mais pour le moment, aucune chance de retrouver l'une des 14.000 pièces de la Cité de la Céramique Adrien Dubouché aux enchères.
"La loi ne permet pas de se déssaisir de collections dans les musées publics. Il y a un principe d'inaliénabilité des collections qui remonte à la Renaissance. C'est un principe qui subsiste aujourd'hui", martèle Céline Paul, la conservatrice d'Adrien Dubouché.
Cependant, même s'il est inscrit au code du Patrimoine, ce principe a toutefois du plomb dans l'aile. En 2007, Nicolas Sarkozy avait demandé à sa ministre de la Culture une réflexion sur la possible cession d'oeuvres publiques. Autre offensive, en 2019, avec une tentative, sous le gouvernement d'Edouard Philippe, de contourner le code du patrimoine en supprimant la commission scientifique chargée du déclassement des oeuvres.