Il sera difficile de se procurer le traditionnel brin de muguet, ce 1er Mai. Certains fleuristes seront fermés et la vente sauvage interdite et sanctionnée
Le confinement a eu l'effet d'une douche froide pour les fleuristes. Le gouvernement, qui les a mis sous cloche le 17 Mars 2020 au matin, les a privé ainsi d'une tradition et d'une manne financière non négligeable. Le contexte actuel et la fermeture de leurs boutiques engendre une année, d'ores et déjà, très difficile. La profession ayant, à l'annonce du confinement, fait une croix sur la vente du muguet. Pour autant et bien que tardive, les fleuristes ont appris qu'ils pourraient travailler le 1er Mai...mais différemment.
En vraie professionnelle, Marie David (fleuriste à Limoges) réalise et décline donc bouquets et compositions florales autour du muguet mais ne cache pas sa déception. 2020 sera une année à part. Comme tous ses confrères, elle ne peut pas ouvrir sa boutique en ce jour férié mais a obtenu la confirmation d'une dérogation par la chambre de commerce qu'il peut être vendu du muguet ce 1er Mai. Une maigre et tardive satisfaction !
Le muguet est une fleur éphémère, les quantités achétées ont été tardives et très limitées pour ne pas générer plus de pertes. Le chiffre d'affaire s'étant considérablement réduit ces dernières semaines !
Dans sa boutique de fleurs du Val de l'Aurence, à Limoges, Marie s'affaire avec son collaborateur pour répondre au téléphone, enregistrer les commandes, préparer les compositions en vue des livraisons. Car, en ce 1er Mai, toutes les boutiques seront fermées et ne seront acceptées que les livraisons à domicile, la vente et le drive devant le magasin avec possible retrait des commandes passées auparavant. Tel en a décidé le gouvernement.
Les années précédentes, tient à préciser Marie David, les commandes sont passées début Avril ce qui n'a pas été le cas cette année. Il n'était, donc, pas envisageable d'en vendre puis nous avons appris ce changemant au dernier moment et nous avons dû nous réorganiser. J'ai même appris qu'on pouvait installer une table devant nos boutiques en écoutant la radio hier.
Dans d'autres commerces, dits de première nécéssité et de proximité, on devrait aussi sentir l'odeur du muguet. Bouchers, Boulangers, supermarchés ayant obtenu le droit d'en vendre eux aussi. En revanche la vente sauvage faite par les particuliers, comme elle se pratiquait jusqu'ici, est totalement interdite. En France, comme à Guéret et en Creuse, une attention particulière sera portée à la mise en place de ces recommandations.
Ca se traduira par la confiscation et la destruction des fleurs et des produits. Suivie d'une verbalisation, le cas échéant, pour non respect du confinement. Car le muguet n'est pas un produit de première nécéssité, tient à réaffirmer Eric Gigou Directeur Départemental de la Sécurité Publique de la Creuse
Plus particulièrement dans la Creuse et à Guéret, il ne sera pratiqué aucune tolérance. Pas d'indulgence qui tienne pour ceux qui dérogeront à la règle, précise le DDSP de la Creuse
Alors qu'il est réputé pour porter bonheur le brin de muguet joue, cette année, de malchance. 50% de ce qui est d'ordinaire vendu, ne le sera pas en 2020.