Coronavirus. Le prix Régine Deforges 2020 sera bien décerné malgré l'annulation de Lire à Limoges

Si Lire à Limoges qui devait se tenir du 15 au 17 mai 2020 a été annulée en raison de l'épidémie de Coronavirus, le Prix Régine Deforges, lui, sera bien remis le 16 juin à l'auteur d'un premier roman. Huit écrivains sont en lice : de précieuses idées de lectures en temps de confinement !

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Créé en 2015, le prix Régine Deforges est porté à la fois par la Ville de Limoges et les enfants de l'auteure qui sont également co-présidents du jury : Camille Deforges-Pauvert, Léa Wiazemsky et Franck Spengler.

Il récompense un premier roman écrit par un auteur francophone. Malgré l'annulation de Lire à Limoges qui devait se tenir du 15 au 17 mai 2020, le 5ème Prix Régine Deforges sera bien remis cette année, dans des conditions qui seront évidemment bouleversées.

Le comité de lecture, piloté par la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges, a sélectionné 8 premiers romans que les membres de jury vont départager. Il est composé des trois enfants de l'auteure, ainsi que de David Foenkinos (président 2019 de Lire à Limoges), Noëlle Châtelet, Daniel Picouly, Serge Joncour, Marina Carrère d'Encausse, Julien Cendres, Éric Portais et Gilles Marchand, qui a rejoint le jury cette année. 


 

 

David Foenkinos, auteur et juré confiné....


L'auteur David Foenkinos, confiné à Paris, nous a donné son sentiment sur ce cru 2020 :

C’est toujours un plaisir de participer à ce prix qui permet de révéler une nouvelle voix. L’année dernière, cela a été particulièrement émouvant de remettre le prix à Joseph Pontus à Limoges. Je suis bien triste que le salon ait été annulé cette année, car cela a été un souvenir merveilleux pour moi de le présider l’année dernière. Hâte de revenir !
Cette année le prix a forcément été très différent, et le jury n’a pas pu se voir pour délibérer, mais nous nous parlons par mail. Il y a encore une belle sélection et le lauréat sera annoncé en juin. C’est une façon de faire vivre la vie littéraire qui va avoir besoin de beaucoup de soutien. Notamment les librairies. Il faudra les soutenir en lisant tout l’été !  

 

Huit premiers romans en lice

 
  • "77" de Marin Fouqué (Actes Sud)

Le "77", c'est la Seine-et-Marne, où le roman suit un narrateur qui va rester seul au bord de la route, sous l’abribus, sous sa capuche, toute la journée. A regarder passer les voitures. À laisser son regard se perdre sur les terres du “sept-sept”, ce département vague entre Paris et la province, entre boue et bitume, où les villes sont de simples bourgs et les champs de mornes étendues de camaïeu brun.
Un premier roman ancré dans cette France périurbaine également décrite dans "Leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018.  
 

 
  • "Sœur" d’Abel Quentin (L’Observatoire)
Dans ce livre qui figurait dans la première sélection du prix Goncourt 2019, on suit Jenny Marchand, adolescente revêche qui "traîne son ennui entre les allées blafardes de l’hypermarché de Sucy-en-Loire". Maladroite et introvertie, la jeune fille finit par se radicaliser. Le roman a remporté le prix Première 2020 lors de la Foire du livre de Bruxelles début mars 2020.
 
 
  • "Il fait bleu sous les tombes" de Caroline Valentiny (Albin Michel)

Dans "Il fait bleu sous les tombes", Caroline Valentiny, psychologue et conférencière à Louvain en Belgique, emmène le lecteur dans les pas d'Alexis, mort à 20 ans. 
"Enfant, lorsqu’il était en vie, il se couchait dans l'herbe, le soir, pour observer le ciel. Aujourd’hui, depuis son carré d’herbe étanche à la lumière, il a beau plisser les yeux, il ne peut plus rien voir."
Quel est le mystère d’Alexis ? Qu’a-t-il voulu cacher à en mourir ? Un thème ultrasensible exploré avec subtilité.

 

 
  • "Ténèbre" de Paul Kawczak (La Peuplade)

Né à Besançon, Paul Kawczak vit aujourd’hui au Québec. Il signe avec "Ténèbre" un "roman d’aventure traversé d’érotisme" situé à la fin du XIXème siècle. Du Nord de l’Europe au cœur de l’Afrique, on y accompagne le géomètre belge Pierre Claes à bord du navire Fleur de Bruges sur le fleuve Congo.
 
 
  • "Préférer l’hiver" d’Aurélie Jeannin (HarperCollins)

À distance du monde, une fille et sa mère, recluses dans une cabane en forêt, tentent de se relever des drames qui les ont frappées. « Une aventure humaine, profonde, poétique, inoubliable» pour Aurélie Janssens, de la Librairie Page et Plume à Limoges. Un premier roman "singulier et impressionnant" pour Emmanuelle Bayamack-Tam, autrice du très remarqué « Il est des hommes qui se perdront toujours » écrit sous le pseudonyme de Rebecca Lighieri.
 
 
  • "Le premier qui tombera" de Salomé Berlemont-Gilles (Grasset)
Dans "Le premier qui tombera", la jeune Salomé Berlemont-Gilles, 26 ans, raconte l'histoire d'un déclassement, celui de Sekou Touré Hamadi. Sans fard ni artifices, ce roman nous raconte un drame de l'exil, cinquante années de vie, de Conakry à la France, "l’histoire d’un homme qui tombe, comme des milliers d’autres aujourd’hui". 

 

 
  • "Noone ou le Marin sans mémoire" de Yann Verdo (Éditions du Rocher)
Yann Verdo, journaliste aux Echos, signe un premier roman aux accents victoriens, situé dans le Londres de la fin du XIXème siècle. Oscar Klives, jeune médecin idéaliste, s'y est mis au service des déshérités dans un hospice. Il y fait la connaissance de William Noone, qui se présente "malgré son grand âge comme un homme de trente-deux ans". Pour lui, le temps s'est arrêté. Une rencontre qui bouleverse sa vie.
 

 
  • "Laisse aller ton serviteur" de Simon Berger (Corti)

"À l’hiver 1705, Johann Sebastian Bach n’a que vingt ans. Il est organiste à Arnstadt, sa situation est établie, sa réputation solide. Qu’est-ce donc qui le pousse à braver le froid pour parcourir, à pied, les quatre cents kilomètres qui le séparent du maître de Lübeck – le compositeur Dietrich Buxtehude ?" 
Dans ce premier roman, Simon Berger, 23 ans, signe un exercice de style entre introspection et formation.
 
Prix Régine Deforges : les précédents lauréats
Doté de 3000 euros, le Prix Régine Deforges récompense chaque année depuis 2015 un premier roman francophone. Les quatre premiers lauréats sont :

La Petite Barbare d'Astrid Manfredi en 2016
Hiver à Sokcho d'Elisa Shua Dusapin en 2017
Grand Frère de Mahir Guven en 2018 (invité dans notre émission spéciale ici)
À la ligne de Joseph Ponthus en 2019

 
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