Alors que tous les regards sont tournés vers la guerre en Ukraine, l’épidémie n’est pas terminée en France et dans la région. Beaucoup d’indicateurs sont cependant encourageants. Analyse.
C’est l’indicateur principal que nous avons appris à connaître ces deux dernières années : le taux d’incidence, le nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants sur une semaine.
Un taux d’incidence en baisse rapide
Il est actuellement de 915 en Haute-Vienne. C’est toujours très élevé (le seuil d’alerte est à 50) mais le chiffre était monté à plus de 4500 en janvier, et la baisse est rapide.
En Corrèze, le taux d’incidence est à 950, il était monté à 3500.
En Creuse, la baisse est également très importante, le taux d’incidence est de 910, on était monté à 3000.
Sur la carte nationale des taux d’incidence, la région apparaît toujours en rouge, avec un retard par rapport à la moyenne du pays qui s’établit à 590, mais ce décalage est constant depuis le début de la 5ème vague.
Laurent Filleul, épidémiologiste à Santé Publique France en Nouvelle-Aquitaine, analyse : "Depuis plusieurs semaines, la chute est brutale, il faut le dire. On a une grosse diminution du taux d’incidence, du taux de positivité, et le taux de reproduction est seulement à 0,6. Tous ces éléments font qu’on a une diminution de la circulation du virus."
Moins de tensions dans les hôpitaux
Avec énormément de personnes contaminées, la 5ème vague a fortement touché les hôpitaux, mais il y a eu moins de formes graves, notamment grâce à la vaccination.
Santé Publique France compte actuellement 74 personnes hospitalisées avec le Covid en Haute-Vienne, 45 en Corrèze et 27 en Creuse. En Haute-Vienne, le chiffre est stable, mais il diminue dans les deux autres départements.
Laurent Filleul reste vigilant : "Il y a de l'absentéisme chez les professionnels de santé, et ils sont toujours dans le rouge, avec des lits encore beaucoup occupés".
Toujours des décès
Le Covid tue toujours : il y a eu 120 décès en Limousin depuis le premier janvier 2022. 866 depuis le début de l’épidémie.
Plus de la moitié des personnes décédées étaient âgée de plus de 80 ans, et un tiers avait entre 60 et 80.
Au niveau national, selon la Drees, la surreprésentation des non-vaccinés et des personnes qui n’avaient reçu qu’une première dose parmi les morts de la cinquième vague est particulièrement élevée. Entre le 1er novembre et le 6 février, 45% des morts positifs au Covid-19 à l’hôpital appartenaient à une de ces deux catégories, alors qu’elles ne composent que 14% de l’ensemble de la population adulte française.
Petite grippe
Ce lundi 28 février marquait la fin de la campagne de vaccination contre la grippe, et cette année encore, le virus s’est fait discret. Pour Laurent Filleul, la grippe était plus présente qu’à l’hiver 2020-2021, mais beaucoup moins qu’à l’hiver 2019-2020 : "On est en phase pré-épidémique depuis 11 semaines, et ça ne progresse plus."
Il n’y a pas encore d’explication certaine à ce phénomène, mais le variant Omicron a peut-être écrasé la concurrence.
Les autorités sanitaires poursuivent leur surveillance de ces virus, et recommandent toujours la vaccination et le port du masque, en espérant maintenant qu’aucun nouveau variant n’apparaisse pour éviter une nouvelle vague épidémique…