Le virus n’avait jamais vraiment cessé de circuler, mais les observateurs constatent depuis la rentrée une augmentation du nombre de cas. Ce ne sont pas des situations graves, mais à l’approche de l’hiver, la prudence est de mise, dans un contexte tendu pour les services d’urgence.
Difficile de suivre précisément l’évolution de l’épidémie de Covid-19. Les tests sont très peu nombreux et leur suivi n'est plus aussi fin qu'il y a un an. Après un léger pic en Nouvelle-Aquitaine après les fêtes de Bayonne, la situation ne semble pas encore tendue dans la région, mais les cas se multiplient.
Peu de cas graves
De nombreux acteurs de terrain observent une augmentation du nombre de cas. Aux urgences du CHU de Limoges, Jean-François Cueille, responsable du service, constate : "On n’en voyait plus jusqu’au 15 aout, et là, on en a deux ou trois par garde, dont la gravité dépend de la vaccination."
François Vincent, responsable de la pneumologie, est également préoccupé : "six membres du personnel ont été contaminés la semaine dernière, infirmières, secrétaire, médecins… " Du côté des cas plus graves, il ne note cette semaine qu’une seule hospitalisation d’un patient atteint de Covid ayant besoin d’une assistance respiratoire.
En réanimation non plus, le Covid ne présente pas de difficultés majeures. À Brive, selon le chef du service Nicolas Pichon, "les patients Covid qui vont en réa ont des terrains déjà difficiles, des chimiothérapies, de grosses insuffisances respiratoires. On n’a plus de patients lambdas comme lors des premières vagues."
En ville, la tendance est la même. Le docteur Fabrice Massoulard, président de SOS médecins, constate : "Le Covid n’a jamais disparu, mais on en a davantage depuis 10 jours. Ce sont des syndromes grippaux avec toux et mal de gorge. Ce sont essentiellement des jeunes." Dans les laboratoires de biologie, on mesure aussi une nouvelle tendance, mais on ne parle que d'un frémissement.
Vaccination
La situation n’a pas encore de conséquence sur l'encombrement des hôpitaux, mais à l’approche de l’hiver et dans un contexte tendu, on se prépare. Jean-François Cueille raconte : "On est prêt à mettre en place des séparations physiques avec des circuits d’isolement. Ça tient sur la bonne volonté des personnels médicaux et des paramédicaux." Pour la vie courante, le risque est surtout organisationnel avec une augmentation possible de l'absentéisme.
Pour faire face, les soignants misent sur la vaccination. Selon l’Agence régionale de santé, une campagne de rappel sera organisée à l’automne. La Haute Autorité de Santé a publié une nouvelle recommandation : il s’agit de vacciner les personnes les plus à risque de forme grave de la maladie, en particulier les personnes âgées de 65 ans, mais aussi les nourrissons à partir de six mois, les personnes atteintes de comorbidités ayant un risque plus élevé de forme grave de la maladie, ou encore les femmes enceintes.
Les gestes barrières sont aussi toujours d’actualité, en particulier le port du masque quand on présente des signes respiratoires.