Les chiffres sont rares, mais le constat est partagé : les cas de COVID-19 se multiplient en ce début d’automne. Le phénomène préoccupe, car cette nouvelle vague pourrait se cumuler à d’autres virus, dans un contexte encore tendu à l’hôpital. Dans votre émission Dimanche en Politique, François Clapeau fait le point avec ses invités.
Où en sont les contaminations au Covid où aux autres virus de l’hiver ? Quels sont les moyens pour y faire face ? Est-ce que l'hôpital va tenir ?
Nous en parlons avec des invités en première ligne dans l’organisation des soins :
- Le docteur Jean-François Cueille, chef du pôle urgences au CHU de Limoges,
- Sophie Girard, directrice de la délégation de Haute-Vienne de l'Agence Régionale de Santé, qui pilote les politiques de santé dans la région,
- Le professeur François Vincent, chef du service pneumologie au CHU de Limoges.
Un constat partagé
Le constat semble unanime : le nombre de patients atteints de Covid est en augmentation aux urgences du CHU de Limoges comme au service de pneumologie.
S’il n’existe plus, depuis juillet, un suivi exhaustif, la tendance est claire aussi pour Sophie Girard : "On voit qu’on a une augmentation du taux d’incidence sur le territoire. On est sur une maladie à déclaration obligatoire, ce qui permet un suivi épidémiologique pour évaluer les politiques de santé publique et les mesures qui sont à prendre."
La vaccination avancée
Première mesure : la campagne de vaccination a été avancée de deux semaines. Elle débutera ce lundi 2 octobre dans les pharmacies, chez les professionnels de santé, ou dans les maisons de retraite. Sophie Girard précise : "Il y a une anticipation de 15 jours de la vaccination pour les plus fragiles en priorité, les personnes âgées de plus de 65 ans, les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes, et toute autre personne qui veut se faire vacciner."
Des traitements contre la bronchiolite
Autre préoccupation cet hiver : la bronchiolite. Elle a touché de nombreux bébés l’année dernière. Un médicament préventif vient d’être mis sur le marché et devrait éviter cette année des hospitalisations.
Mais le virus qui provoque la bronchiolite chez les enfants, le VRS, touche aussi les personnes âgées, selon François Vincent : "Le VRS touche les petits et les grands-parents […]. L’année dernière, de façon inattendue, on a eu beaucoup d’infections respiratoires à VRS, et ça touche les personnes âgées. Quand elles ont des facteurs de risque, ça peut être grave. Il y a un vaccin qui est préconisé et qui malheureusement n’est pas remboursé en France. On demande qu’il soit remboursé."
Un hôpital à soigner
Du côté des urgences, l’affluence est toujours là. Pour le docteur Jean-François Cueille, le problème ne vient pas de son service, mais d’une politique plus globale : "Le problème ce n’est pas les urgences, nous ne sommes qu’un symptôme (...). Les Français vont aux urgences parce que c’est l’endroit où on a une première réponse. Les gens qui stagnent dans les urgences ne sont pas ceux qui sont venus pour rien : ceux-là rentrent à leur domicile."
Pour lui, c’est la politique de santé qu’il faut revoir : "On a été trop loin dans les fermetures de lits, et la variable d’ajustement, c’est les urgences."
Une gestion territoriale
Mais selon lui, malgré de nouvelles fermetures prévues aux urgences de Saint-Junien, la situation n'a pas d’impact sur les urgences vitales : "Sur le territoire, on a la chance d’avoir monté une équipe territoriale qui regroupe tous nos services. On n’a jamais eu de trou dans la raquette pour les urgences vitales, jamais. C’est pas toutes les régions comme ça."
Pour aider les services hospitaliers à passer l’hiver et pour rester soi-même en bonne santé, on peut aussi commencer par respecter des gestes de bon sens : lavage des mains et port du masque en cas de symptômes ou en présence de personnes fragiles.