136 personnes sont hospitalisées pour Covid dans le département. C’est 50 de plus en une semaine. Face à cet afflux, tous les établissements sont mobilisés. Une grande conférence de presse était organisée ce matin au CHU de Limoges pour présenter le dispositif.
Au CHU de Limoges, les réunions consacrées à l’épidémie de Covid s’enchainent. En cause, l’augmentation du taux d’incidence, et l’accélération du flux de patients.
Nouvelle unité
Il faut donc des lits dédiés, en réanimation, mais pas seulement : un nouveau secteur de médecine consacré aux patients touchés par la Covid a été ouvert, avec 24 lits. Cette unité accueille des patients âgés de 40 à 90 ans.
Pour s'en occuper, trois médecins, cinq internes, douze infirmières et douze aide-soignantes sont affectés chaque jour au service.
Elle porte à 90 le nombre de lits Covid au CHU, soit 10% des capacités d’accueil de l’hôpital. Mais le CHU garde de la marge : il a prévu de pouvoir monter jusqu’à 150 lits.
Pour l'heure, l'unité n'est pas sous pression. D'autant que l'expérience de la première vague sert la gestion de la deuxième.
Au tout début, il a fallu vite s’adapter. C’était anxiogène. Mais puisqu’on a déjà expérimenté une première fois, là, cela se passe mieux.
L'expérience ne s'applique pas seuelemnt à la gestion des équipes et des moyens, mais aussi à la compéhension de la maladie.
Dans la première phase, nous étions surpris de voir des patients en détresse respiratoire sans que ce soit lié à la gravité de la pneumonie mais lié à des phénomènes de micro-thrombose (lorsqu’un caillot de sang obstrue un vaisseau sanguin).
Mobilisation générale
Le CHU n’est pas seul dans ce combat. La polyclinique de Limoges a aussi ouvert son secteur Covid, pour prendre en charge ses propres patients, mais aussi des patients du CHU qui ne seraient plus en soins aigus mais qui auraient toujours besoin d'une hospitalisation. Cette unité devrait bientôt disposer de 15 lits.
Les hôpitaux de Saint-Yrieix-la-Perche et Saint-Junien sont aussi mobilisés, pour prendre en charge les patients au plus près de leur lieu de vie, mais toujours en lien avec les spécialistes du CHU.
Tout cela entraîne aussi des réorganisations de personnel : il faut deux fois plus de soignants dans un secteur Covid que dans un service traditionnel. Difficulté supplémentaire : il y a de plus en plus de cas positifs chez les soignants, comme dans le reste de la population.
Premières déprogrammations
Actuellement, au CHU comme à la polyclinique, environ 20% des chirurgies sont déprogrammées, ce qui correspond pour l’instant aux besoins en lits et en personnel des nouveaux services Covid.
Désormais, au CHU, les opérations sont divisées en 4 grades. Le grade 1 pour les opérations les plus urgentes, notamment en cancérologie, et le grade 4 pour les moins urgentes, par exemple pour des chirurgies fonctionnelles. Les opérations de grade 4 sont les premières à être déprogrammées.
Appel à la population
Comme lors de la première vague, on assiste à une baisse de la fréquentation des urgences ces derniers jours, au CHU comme à la polyclinique, sans pouvoir expliquer pourquoi. Les établissements rappellent qu’il ne faut pas hésiter à se faire soigner.
Une autre inquiétude concerne les soins de suite, car tous les patients pris en charge pour Covid auront besoin de soins après leur hospitalisation. Cela pourrait être compliqué à mettre en œuvre.
Les soignants comptent maintenant sur la population pour respecter les gestes barrières et le confinement, et finalement pour protéger leur hôpital.