En lice pour la victoire durant trois quarts-temps, le CSP a sombré dans le dernier. C'est donc un troisième revers de rang pour les hommes de Massimo Cancellieri, défaits sur leur parquet de Beaublanc 65 à 77 par Nanterre. Limoges est désormais dans le dur.
Drôle de match et drôle d'ambiance en ce samedi soir à Beaublanc.
Enfin drôle, façon de parler !
Le Palais des Sports de Limoges n'avait pas fait le plein mais, avec les jauges levées, l'antre du CSP avait retrouvé une assistance plus conforme à son habitude.
Pourtant, c'est Nanterre qui prenait le meilleur départ, comptant plusieurs fois cinq points d'avance.
Et entre des arbitres dont on se doutait vite qu'ils n'allaient pas faire l'unanimité, sinon contre eux, un Horton comme prévu dangereux dans les rangs de l'équipe des Hauts-de-Seine qui en plus alignait les paniers au buzzer des 24 secondes, la soirée ne s'annonçait pas simple pour les Limougeauds.
Toutefois, après que Jakovics ait étrenné ses nouvelle couleurs par un trois points, Invernizzi et Lang, également à longue distance et dans la dernière minute, permettaient au CSP de virer en tête, 19-15.
Beaublanc donnait de la voix avec plaisir !
Mais le deuxième quart-temps douchait l'ambiance, et scellait, à tort ou à raison, la fâcherie du public envers les arbitres.
Après s'être légèrement détaché, Limoges voyait Nanterre revenir, puis prendre la tête, à nouveau de cinq points, à moins de deux minutes de la mi-temps…
Quand, bis repetita, à nouveau Jakovics à trois points, et Hugo Invernizzi carrément à très longue distance, redonnaient un avantage pas immérité mais tout de même, au CSP, qui rentrait au vestiaire nanti d'une courte avance, 36-35 !
On avait prévu le match serré, à l'instar de l'aller où Limoges s'était incliné d'un petit point, 88-87, et il l'était.
L'adresse était limougeaude, sauf aux lancers-francs, enfin les rares obtenus (6 sur ces vingt premières minutes !), et les rebonds également…
On pouvait donc espérer.
Le mano-à-mano se poursuivait lors du troisième quart, ponctués de quelques éclats (quel sublime contre de Spencer à la 22ème !) mais également de maladresses des deux côtés.
Cependant, c'est Nanterre qui virait en tête, 50-52.
Après un trois points de chaque côté pour se mettre en jambe, les visiteurs rataient un dunk stratosphérique et, sur la contre-attaque, Limoges héritait de deux lancers-francs qui lui permettaient de recoller à 57 partout, avec encore huit minutes trente à jouer.
Massimo Cancellieri avait réclamé des guerriers, on les avait à peu près, et on s'attendait donc à un money-time bouillant…
Il n'en fut malheureusement rien !
Inexorablement, Nanterre se détachait, grandement aidé par les Limougeauds qui, non seulement ne rentraient plus un panier, mais en plus, envoyaient leurs adversaires aux lancers-francs à presque toutes leurs attaques, à grands coups de fautes offensives.
Ce n'est qu'à deux minutes du terme que le CSP parvenait enfin à marquer, après plus de six minutes blanches. Rédhibitoire !
L'addition, 65-77, aurait même pu être plus corsée, mais Beaublanc, médusé et silencieux, n'en avait cure, la victoire de Nanterre était évidente et méritée.
En conférence de presse, Pascal Donnadieu, le coach nanterrien, soulignait l'intelligence de son équipe, et l'importance de Chris Horton, entre autre.
Côté Limoges, bien que dépités, ni Nicolas Lang ni Massimo Cancellieri ne voulaient sombrer dans un catastrophisme forcené, le coach transalpin qualifiant même ce dernier quart cauchemardesque sorti de "l'outer space" [NDLR : du cosmos le plus lointain] !
L'Italien, si souvent volcanique, restait même étonnamment calme, estimant qu'en pareilles circonstances, il n'y avait pas grand chose à dire ni à faire.
Oui, après son mois de décembre où il marchait sur l'eau, Demonte Harper se ressent encore de la fatigue de sa Covid.
Oui, après sa spectaculaire et inattendue éclosion, CJ Massinburg est "défendu" comme jamais.
Oui, Limoges ne pouvait gagner un tel match.
Non, l'état de grâce de décembre ne pouvait être éternel…
Basta cosi !
Enfin, pas tout à fait, puisqu'il regrettait tout de même de ne pouvoir enchaîner un match dès le lendemain [NDLR:ce dimanche], afin sans doute de se vider la tête.
Des lendemains qui ne seront toutefois pas simples pour le CSP.
Il y aura d'abord la double confrontation à Bourg-en-Bresse, une première fois en championnat puis en Coupe de France.
Ensuite, la réception de Pau, pour le Clasico en retard.
Enfin celle de Strasbourg.
Bref, un mois de février dense et compliqué pour Limoges, et on se doute que les mots d'ordre de ces derniers jours (travail, sang sueur et larmes) resteront plus que jamais de mise.