Pour son inauguration en 1929 la gare des Bénédictins était ornée de belles boiseries art-déco. Enlevées en 1979 pour être détruites, un chef de travaux réussit a en sauver une petite partie. Elles retrouveront bientôt leur place première.
Pas encore restauré, pas encore vertical mais enfin rassemblé… Plus de quarante ans que le monumental porte-carte, ultime vestige des boiseries historiques de la gare des Bénédictins n'avait pas été posé dans son intégralité au sol.
Un moment émouvant pour l'association qui l'a si longtemps conservé.
"Elles sont enfin à Limoges. Elles ont quitté Saint-Léonard-de-Noblat après 43 ans de clandestinité dont 33 en possession du musée Historial", explique Jacques Ragon, président de l'association Historail
Le bois, d'origine tropicale est sain. Il faudra le nettoyer pour qu'il retrouve son lustre d'origine mais la restauration va aller bien au-delà.
"C'est un truc de dingue. Il y a beaucoup de petites choses à réparer, à recréer car il manque beaucoup d'éléments. Après, le savoir-faire, on l'à. Il n'y a plus qu'à !" Charlène Chaumency, conductrice de travaux en menuiserie, établissement Blanchon
In fine, la boiserie regagnera la gare. Ornement décoratif, patrimonial et historique. Magnifique mais seul.
Et de penser qu'aujourd'hui, inscrites aux monuments historiques, les autres boiseries auraient été conservées.
"Il faut se remettre dans le contexte de cette époque des années 60-70. On est très iconoclaste, le passé est génant. On a détruit les halles Baltard de Paris pour faire une fosse pour construire le RER. Aujourd'hui, on a appris de nos erreurs, à regarder, à re-aimer ce patrimoine." Nicolas Vedelago, conservateur régional-adjoint des Monuments Historiques DRAC Nouvelle-Aquitaine
La vieille carte touristique du Limousin n'aura plus la même magie qu'en 1929, mais les Bénédictins qui retrouvent leur boiseries, offriront toujours elles une invitation au voyage…