Au lendemain de la visite du pape François à Marseille, au cours de laquelle le souverain pontife a exhorté les pays occidentaux à un meilleur accueil des personnes exilées, que pense la communauté chrétienne de Limoges de ce discours très engagé ?
La parole du pape a résonné jusque dans les murs de la basilique Saint-Michel-des-Lions à Limoges. Dans son homélie du dimanche, le diacre Pascal Rouffignac a repris les mots du pape François prononcés ce samedi au Pharo. "Soyez un port accueillant pour embrasser ceux qui cherchent un avenir meilleur", a-t-il notamment exhorté en citant le souverain pontife.
Un discours très politique dans un contexte de montée de l'extrémisme en Europe et de voix s'opposant à l'immigration, même légale en France, mais en accord avec le message biblique selon Pascal Rouffignac : "Le pape dit ce que dit l'Évangile : l'étranger est d'abord un frère à aimer."
Une communauté divisée sur l'accueil des exilés
Pour un paroissien interrogé par une équipe de France 3 Limousin en sortie de messe, le pape est dans son rôle : "L'Église ne peut pas dire autre chose que cela. Je pense que tous les Papes auraient dit à peu près la même chose, mais lui a une sensibilité particulière, car étant un homme venu du peuple, il comprend ces gens-là."
Après la messe, le message semble pourtant avoir divisé parmi l'assemblée de fidèles. Certains y adhèrent sans réserve.
Nous nous devons tous beaucoup de fraternité et de solidarité entre êtres humains, ce ne sont pas des migrants, ce sont des êtres humains.
Une croyanteà France 3 Limousin
"Bien sûr qu'il faut soit accueillir, soit secourir, mais en tout cas ne pas laisser ces personnes dans la détresse", abonde cette croyante.
Sa voisine est plus partagée : "Est-ce qu'on a possibilité de secourir tout le monde ? Je me pose la question. On ne peut pas laisser tous ces gens dans la misère, mais je pense que le mieux serait de les aider dans leur propre pays."
Hors caméra, d'autres fidèles ont fait part à notre équipe de leur désaccord total avec le discours du pape.
Je comprends qu'il puisse y avoir quelques réticences, mais il faut aussi que les cœurs s'ouvrent. Qu'on se rende compte que ceux qui disent que l'on va être envahi par l'Afrique sèment des peurs. Si on est chrétien, on n'a pas à avoir peur, on a à accueillir l'autre.
Pascal Rouffignac, diacre permanent du diocèse de Limogesà France 3 Limousin
Un accueil qui a toujours fait partie des missions de l'Église catholique, qui célèbre ce dimanche 24 septembre sa 109ᵉ journée mondiale du migrant et du réfugié.