Le mythe de Dom Juan se réinvente toujours. Dom Juan ou le Festin de pierre est le nouveau spectacle proposé par le théâtre de l'Union et l'académie supérieure professionnelle de théâtre du Limousin. Une adaptation originale et audacieuse présentée du 19 au 29 mars.
C'est l'histoire d'une création que nous vous proposons de suivre ici même. Dom Juan ou le Festin de pierre est la nouvelle création de Jean Lambert-wild, le directeur du Théâtre de l'Union de Limoges et de Lorrenzo Malaguerra.
Ce spectacle revisite le mythe de Dom Juan. Sur scène à partir du 19 mars 2019, quatre des dix-sept jeunes comédiennes et comédiens de l’Ecole Supérieure Professionnelle de Théâtre- l’Académie de l’Union joueront également tour à tour et en alternance Don Elvire, Charlotte, Don Carlos et le Mendiant.
Voici le 1er carnet de bord de la création de Dom Juan ou le Festin de pierre
A partir de là, d’un seul élément physique, s’est construit le projet de notre Dom Juan ou le Festin de pierre. Si nous devions d’ailleurs trouver une continuité entre nos dernières réalisations communes – Richard III, Roberto Zucco, Yotaro au pays des Yôkais – nous pourrions dire que nous avons toujours cherché à mettre ces « héros » dans des environnements très contraignants ou particuliers (respectivement une machine de foire, un panoptique, le monde des esprits), qui renforçaient la solitude du personnage, qui le séparaient en quelque sorte du monde normal des vivants.
Ce pouvoir d’étrangeté qui a été au cœur de nos précédents spectacles, prend avec Dom Juan une forme assez extrême car il faut ajouter au décor somptueux de cette jungle un choix d’interprètes qui avaient finalement assez peu de chance de se croiser un jour sur la même scène : de tout jeunes acteurs, des musiciens (suisses) plutôt habitués à la chanson et au cabaret ainsi qu’un formidable acteur vu dans le documentaire La mort de Danton d’Alice Diop, Steve Tientcheu. Nous avions là aussi l’intuition que ces croisements géographiques, sociaux, générationnels étaient certes très risqués mais qu’ils avaient du même coup un énorme potentiel théâtral. En créant ces rencontres, il était absolument clair que ce projet-là, que ce Dom Juan là ne ressemblerait à aucun autre, que même à la limite il nous échapperait par le fait que nous ne pouvions absolument pas prévoir ce que cet assemblage allait produire.
Idéalement, un fabuleux monstre...
Par Jean Lambert-wild, Lorenzo Malaguerra et Marc Goldberg