Ils ne se connaissent pas mais ont le même esprit d'entreprise et un parcours similaire de création de marque. Tous deux ont également l'ambition d'une fabrication 100% Limousin. D'un côté, maroquinerie et porcelaine, de l'autre porcelaine et végétal.
Centre ville de Limoges. Dans un immeuble délaissé pendant plusieurs années est apparue une nouvelle boutique. Outre l'intérêt patrimonial pour l'ensemble de cette rue commerçante particulièrement fréquentée, c'est aussi une nouvelle offre en maroquinerie qui est proposée. Le 100% fabrication française est arboré dans la vitrine. En poussant la porte, Yannick Donzé explique la genèse de cette création.
L'identité territoriale au coeur du projet
Yannick Donzé et Vincent Sautour ont en effet profité de la fermeture de leur magasin de meubles à Panazol pendant le premier confinement sanitaire pour imaginer une nouvelle activité. Soucieux de mettre en valeur les savoir-faire limousins, ils se sont tout naturellement tournés vers le cuir et la porcelaine. L'idée d'une marque de maroquinerie limousine s'est vite imposée. Ils l'ont nommée "Belansac".
N'ayant pas de connaissances particulières dans ce domaine, ils se sont tournés vers un cabinet de design qui leur a proposé une gamme de dessins de sacs. Mais la fabrication les a confrontés aux premières difficultés. Contre toute attente, ce n'est pas en Limousin qu'ils ont trouvé leur atelier.
Naïvement nous pensions trouver un atelier en Haute-Vienne mais nous avions de trop petits volumes de production pour certains et au contraire trop importants pour d'autres qui n'ont qu'un ou deux salariés et qui nous demandaient cinq ou six mois de délais"
Yannick Donzé, co-fondateur de la marque Belansac de Limoges
La majeure partie des sacs proposés à la vente depuis six mois est donc fabriquée hors du Limousin mais reste à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine. Pour l'heure, seuls les bijoux en cuir sont réalisés dans un atelier au sud de Limoges. La marque est aujourd'hui commercialisée en boutique et sur leur site en e.commerce.
Une idée... et des partenaires
Même recherche d'identité territoriale pour ce tout jeune entrepreneur limougeaud. Lucas de Rouvray sort d'un master en management digital à Paris lorsque le premier confinement lui donne, avec un ami, l'idée d'une création : ce totem végétal. Il s'agit d'une plante sélectionnée pour sa résistance et sa capacité à se développer en hydroponie, c'est-à-dire sans terre. Le totem est l'ensemble d'une partie vase en verre transparent pour rendre visible le développement des racines et d'une couronne en porcelaine de Limoges, blanche ou décorée. Ils en ont fait une marque : "Tot' le totem végétal".
Mes racines m'ont ramené à Limoges, à tous ses savoir-faire qu'il est si agréable de travailler. C'est un choix de vie parti de l'idée de conserver longtemps une plante, avec le souhait de magnifier son habitat, ce n'est pas un vase, ce n'est pas qu'une plante, c'est devenu une histoire.
Lucas de Rouvray, co-fondateur du Tot' le totem végétal
Partie d'une page blanche, l'idée s'est développée avec l'ensemble des partenaires consultés : l'horticulteur Paris-Saqué de Panazol en Haute-Vienne, les ateliers porcelainiers Arquié, Royal Limoges et Non sans raison de Limoges, les laboratoires de la technopole Ester de Limoges également.
Destiné initialement aux particuliers qui n'ont pas la main verte et qui peuvent ainsi garder une plante même s'ils oublient de l'arroser, ce concept végétal plait depuis aux entreprises qui y voient un cadeau pour leurs clients ou leurs salariés. Lucas de Rouvray cherche à présent à étendre la commercialisation de ses totems auprès de l'hôtellerie, la restauration et même les hôpitaux ou cliniques qui refusent depuis quelques années les plantes et autres présentations florales.
Remarqué dans les magazines et sur les salons professionnels, le concept fait son chemin et d'autres idées se présentent déjà. Pour l'instant, les totems sont vendus en ligne ou dans les boutiques partenaires. Le projet d'une boutique dédiée arrivera dans un second temps.