Après 31 ans d’existence, l’association des Amis du rosé de Verneuil-sur-Vienne, en Haute-Vienne, vient d’annoncer son auto-dissolution, entre un rien de lassitude, et un rien d'amertume. Explications.
Attesté dans des écrits dès 1503 et atteignant jusqu’à 270 hectares à la fin du 18ᵉ, le vignoble de Verneuil a disparu en 1981, quand ses derniers pieds furent arrachés.
Mais sous l’impulsion de deux vignerons et d’une poignée de passionnés qui allaient fonder l’association des "Amis du rosé de Verneuil", il renait en 1993. Pas de crainte pour ses adeptes, il est aujourd’hui bien vivant, sous l’appellation domaine des Gabies. Mais l’association, elle, tire désormais sa révérence. "Les membres prennent de l'âge. En plus, on ne se sent pas considérés", déclare Jean-Claude Lacan, président de l’association.
En cause pour l’association : l’actuelle propriétaire, Marie-Hélène Denis, fille et petite-fille d’anciens exploitants de Verneuil. Cette dernière n'a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Entre les membres de l'association, quelques incompréhensions semblent avoir irrémédiablement rompu le dialogue. Plus qu’un divorce, il semble y avoir comme un conflit autour de la garde du vignoble. "C'est notre enfant et on n'aime pas tuer un enfant, donc on souhaite qu'elle réussisse pleinement", affirme Gilbert Pétiniaud, ancien maire (PS) de Verneuil-sur-Vienne et membre fondateur de l'association. "C'est une très très bonne vigneronne. Je pense qu'elle a un peu raté la communication, mais elle peut se reprendre, et puis, c'est peut-être elle qui a raison", sourit-il.
Reportage de notre équipe, qui s'est rendue à Verneuil-sur-Vienne ce mardi 5 mars 2024 :