Basé à Limoges, le syndicat professionnel des émailleurs français veut candidater au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Et vient de franchir une première étape, en étant inscrit à l'inventaire national.

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La fermeture en 2016 de la Maison de l'Émail à Limoges aurait pu porter un coup fatal, et à la profession, et à son projet d'inscription au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Le secteur, qui ne regroupe plus que près de deux cent cinquante ateliers en France, dont une vingtaine en Limousin, a toutefois pu compter sur une nouvelle génération de jeunes émailleurs, qui se sont investis bénévolement dans son syndicat professionnel, basé à Limoges.

Sa présidente, Lise Rathonie, a démarré de nouvelles démarches en 2019. En se rapprochant notamment de la Cité de la Tapisserie d'Aubusson, forte d'une telle expérience, et de la Maison des Cultures du Monde, et avec un fort investissement de la communauté des émailleurs, elle a pu présenter au ministère de la Culture un dossier visant à faire inscrire le syndicat et ses savoir-faire à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel français.

Cette démarche se fait par le biais d'enquêtes de différents services du Ministère, et peut aussi bien concerner « l’art de la rissole, ou r’zoule, dans le massif des Bauges », « les usages médicinaux et vétérinaires du lin et du chanvre en Bretagne » ou « les savoir-faire des éventaillistes » pour ne citer que certains exemples dans les dernières admissions !

Elle est surtout le préalable et le premier des cinq critères requis pour que la candidature soit approuvée par l’UNESCO.

C'est un long travail qui n'avait pas encore été fait, et nous disposons maintenant d’un document complet sur le métier, sur ses origines, son histoire et ses pratiques.
L'émail est doté d'un formidable potentiel, et ses marchés sont très nombreux à développer, notamment dans le luxe ou le design.
Mais il souffre et pour plusieurs raisons : il y a d'abord eu comme un saut de génération, sans assez de renouvellement. Il n'y a d'ailleurs qu'une seule formation en France, un CAP d’émailleurs sur métaux dispensé par l’AFPI à Limoges. Il forme environ huit élèves par an, dont la moitié à peine s'installe. Et ensuite, il faut compter dix années pour maîtriser le métier.
Ensuite il y a un réel manque de fournisseur de matière, en fait il n'y en a qu'un seul en France. C'est la Cristallerie Saint Paul, à Bosmie-l'Aiguille, près de Limoges, même si évidemment, c'est bien pour nous.
Et puis aujourd'hui, l'émail n'a pas une visibilité assez grande. [Lise Rathonie, présidente du syndicat professionnel des émailleurs français]

C'est d'ailleurs l'un des buts premiers de la démarche : protéger les différents savoir-faire mais surtout, aider au développement de projets, et amener un véritable coup de projecteur sur l'émail. Comme un « coup de com' », pour l’ensemble de la filière, et initier de nouvelles collaborations et innovations.
Lise Rathonie souhaite d'ailleurs accélérer le dossier auprès de l'UNESCO pour, si possible, faire coïncider la reconnaissance avec un prochain grand événement.

On devait l'organiser en 2021, mais avec le Coronavirus, tout a été mis en suspens. On le souhaite maintenant pour 2022, un peu dans l'esprit des anciennes biennales, mais pas que. On le voudrait plus développé, plus moderne, plus innovant. Alors oui, si la reconnaissance pouvait tomber avec cette renaissance, ce serait formidable pour l'émail, du Limousin et d'ailleurs !

Le document du Ministère de la Culture sur les savoir-faire des émailleurs sur métal :

Le document du Ministère de la Culture sur les savoir-faire des émailleurs sur métal :

 

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