Face à la hausse du coût des énergies et au risque de pénurie d'approvisionnement, les supers et hypermarchés annoncent un plan pour réduire leurs dépenses. En Haute-Vienne, les économies ont déjà commencé.
C’est un supermarché haut-viennois en apparence comme les autres. Pour les clients de l’Intermarché de Landouge qui poussent leur Caddie, aucune différence. Pourtant, ce magasin est à la pointe en matière d’énergie : vitrines fermées, éclairage LED, isolation du plafond… Lorsqu’il a été repris en 2021, les nouveaux propriétaires ont réalisé d’importants travaux pour rénover et améliorer sa consommation électrique. Un système de chauffage a également été mis en place : «Notre centrale «froid» qui sert à réfrigérer les frigos produit de la chaleur, explique Damien Vergne, directeur-adjoint du l’Intermarché Landouge. Nous récupérerons cette chaleur pour chauffer le magasin durant hiver». L’air chaud revient ainsi en magasin par de grands ventilateurs suspendus au plafond.
Ce supermarché pourrait être le modèle de ce que souhaite le gouvernement. Face aux risques de pénurie énergétique liée à la guerre ukrainienne et à la baisse de production du parc nucléaire français, le président de la République a annoncé le 14 juillet 2022 un « plan de sobriété » collectif.
Les grandes enseignes de la distribution française ont répondu présentes et se sont engagées à prendre des mesures pour réduire leur consommation dès cet automne. Première mesure «phare»: l’extinction des enseignes lumineuses dès la fermeture. C’est ce que s’apprête à faire l’hypermarché Leclerc, en zone nord de Limoges à compter du 15 octobre 2022. Pour ce mastodonte, la facture d’énergie qui s’élevait déjà à 600 000€ l’an dernier est passée à plus d’un million d’euros cette année. Ce, malgré des travaux déjà réalisés: «Nous avons installé des portes sur nos frigos et nous avons revu notre production de froid» explique Clément Jestin, directeur commercial d'E. Leclerc Uzurat. Ces travaux nous ont déjà permis d’économiser environ 15%".
Premières mesures de réduction d'énergie en 2012
Ces promesses d’engagement de la part de la grande distribution ne sont pas nouvelles. En 2012, déjà, une première convention avait été signée à l’époque par la Fédération du Commerce et de la Distribution avec le ministère du Développement Durable. Elle visait à équiper les meubles frigorifiques de portes d’ici à 2020. Cette mesure avait pour objectif d’économiser ainsi 2,2TWh chaque année, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 500 000 habitants.
Ces vitrines fermées, désormais la norme, permettent également de garantir une meilleure chaîne du froid pour les aliments.
Aujourd’hui, face à l’enjeu énorme que représente l’augmentation du coût de l’énergie, le secteur de la grande distribution via l’association Perifem (qui représente 2 800 magasins) annonce vouloir aller encore plus loin en réduisant sa consommation énergétique de 10% d’ici 2023. De nouvelles dispositions telles que la baisse de l’intensité lumineuse, baisse de la température ou la coupure du renouvellement d’air la nuit, devraient l’y amener.