Chaque semaine jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle, France 3 Limousin vous propose une rubrique "carnets de campagne". Au sommaire de ce premier numéro : gros plan sur les électeurs non-inscrits ou mal inscrits et sur les premières déclarations de candidatures eux élections législatives.
L'élection présidentielle aura lieu les 10 et 24 avril 2022 et à moins de trois mois de l'échéance, il n'est pas trop tard pour vous inscrire si vous faites partie des "non-inscrits" ou "mal inscrits" sur les listes électorales, un phénomène loin d'être négligeable et déjà soulevé par une députée insoumise en 2021. Confirmation auprès de Thomas Marty, chercheur en sciences politiques à l'Université de Limoges : "les jeunes majeurs sont inscrits d'office sur les listes électorales mais une fois cette première inscription majeure faite, tout déplacement et toute mobilité entraîne de fait une radiation des listes électorales donc ça alimente ce corps de 50 à 60 000 personnes sur l'ensemble du Limousin. Donc ça a une influence politique certaine. Une influence politique par l'absence mais une influence certaine parce qu'on ne sait absolument pas ce que pourraient ou ce qu'auraient voté ces personnes."
50 à 60 000 personnes sur l'ensemble du Limousin, c'est quand même absolument énorme, c'est un peu plus de 10% des personnes en âge de voter.
Thomas Marty, chercheur en sciences politiques
Il est possible de vérifier en ligne si vous êtes bien inscrit sur les listes électorales. Si vous n’êtes pas inscrit ou mal inscrit (c’est-à-dire sur la liste d'une commune dans laquelle vous ne résidez pas), il n’est pas trop tard : pour voter le 10 avril 2022, vous pouvez encore vous inscrire en ligne jusqu’au 2 mars et en mairie ou par courrier jusqu’au 4 mars. Il suffit de fournir quelques pièces comme des justificatifs d’identité et de domicile.
Une campagne présidentielle poussive
La campagne présidentielle a du mal à démarrer, c'est le ressenti de l'ensemble des responsables politiques. "Nous, on s’y intéresse car on est militants, engagés, explique Gülsen Yildirim, secrétaire fédérale du PS 87, mais honnêtement les gens ne me parlent pas de la présidentielle : plutôt du pouvoir d’achat, du prix de l’essence ou du Covid. Ils ne sont pas dedans, mais je pense qu'ils vont évoluer". Pour Quentin Debat, d'EELV 87, " Il n'y a pas un mauvais retour mais on a du mal à mobiliser". "C’est vrai qu’on doit lutter contre l’actualité du Covid omniprésente explique Albin Freychet du RN 87, on doit sensibiliser les gens quant à nos solutions, nos propositions".
Quelques meetings sont en préparation : le candidat du NPA Philippe Poutou est annoncé le 5 février à Limoges et l’écologiste Yannick Jadot est attendu en Creuse sur le thème de l'exploitation des forêts - la date n'est pas encore connue. Valérie Pécresse pourrait tenir un meeting à Brive en mars mais rien n’est encore confirmé et le PS de Haute-Vienne "travaille à une réunion à Limoges avec Anne Hidalgo et l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui pourrait avoir lieu le 24 mars". Le Limousin pourrait également être "dans les perspectives de déplacements de Marine Le Pen."
Les législatives en préparation
Les élections législatives auront lieu les 12 et 19 juin 2022. Du côté de LR, certains ont pris les devants, comme Gilles Toulza qui a même créé sa page Facebook de candidat sur la 3ème circonscription de Haute-Vienne, celle de Bellac. Un autre nom circule, celui du conseiller départemental Jean-Marie Bost : "ce n'est pas exclu mais pas officiel," indique-t-il. Secrétaire de la fédération, Rémy Viroulaud confirme que "les noms des trois candidats vont être officialisés d’ici la fin de la semaine. Ils doivent de toutes façons être connus pour le grand meeting de Valérie Pécresse à Paris le 13 février ".
Les partis traditionnels comme LR, le PS ou EELV ont déjà lancé leur processus en interne et dévoileront leurs candidats avant la présidentielle. En revanche, du côté de La République En Marche et du Rassemblement National, rien ne sera annoncé avant le mois d’avril. Le député LREM de Haute-Vienne Pierre Venteau explique que "les investitures arriveront relativement tard. Aujourd'hui, on est sur la présidentielle, notre concentration est là-dessus, et chaque chose en son temps. Très honnêtement, le Président a autre chose à faire avec l’actualité internationale. Moi, je reste totalement accroché à ce que fera Jean-Baptiste Djebbari, et on lit beaucoup de bêtises à beaucoup d’endroits".
Concernant l'avenir de la députée Marie-Ange Magne qui a voté contre le pass vaccinal et qui était absente lors de la visite d'Emmanuel Macron en Creuse, elle restait injoignable ce 1er février. Pour Pierre Venteau, "ce que font mes collègues les regarde, mais on est dans un groupe politique et il y a un minimum de cohérence et de solidarité à avoir. Cet éloignement n’est pas si récent que ça, des signaux étaient visibles depuis un moment".
