Environnement : l’extension du site d’enfouissement de déchets de Peyrat-de-Bellac provoque la colère des riverains et des élus

Le projet fait grincer des dents. À Peyrat-de-Bellac en Haute-Vienne, ALVEOL, le site d’enfouissement de déchets devrait s’agrandir. C’est en tout cas la volonté du groupe Suez, son gestionnaire, mais pour cela, il doit raser une forêt de 7 hectares et demi et cela soulève des questionnements et contestation sur place.

Quand on arrive sur place, il y a un barrage, la direction interdit aux journalistes de se rendre sur site. Au loin, on aperçoit un camion benne de couleur verte, décharger des déchets dans un trou. Les seules images que le directeur d’ALVEOL nous a permis de prendre.

Alors, pour mieux comprendre la géographie du site, il faut prendre un peu de hauteur.

 Au total, le centre d’enfouissement s’étend sur 56 hectares dont 24 sont actuellement exploités. Suez, le gestionnaire du site, souhaite raser 7 hectares et demi de forêt supplémentaire pour s’agrandir. Impensable pour les associations de protection de l’environnement.

 

« On est à 400 000 tonnes de déchets déjà enfouis » s’étrangle Andrée Helitas, de l’association environnementale, appelée Arbre. « Si on continue sur la lancée de 60 000 tonnes par an, cela fera 1 million de tonnes en 2029, en lieu et place d’une forêt, qui est un site classé ! » dénonce la membre de l’association Arbre.

Depuis le 1er janvier 2020, une délégation de service public permet au groupe Suez d’exploiter ce centre d’enfouissement jusqu’en 2029. C'est ainsi dans ce lieu qu'arrivent les déchets non recyclables. Le bail pourra être prolongé de dix ans en fonction des besoins.

« La fin d’exploitation, c’est 2039, cela devrait nous permettre de prendre du temps pour réfléchir, pour petit à petit diminuer les déchets à enfouir », tente de rassurer Alain Auzemery, le président du SYDED 87. « Ce que je dis, et je le répète, c’est qu’il faut continuer de trier, car c’est en le faisant régulièrement qu’on va arriver à réduire au maximum l’enfouissement de nos déchets », insiste-t-il.

 

Située à une centaine de mètres, l’exploitation de Stéphane Lorgue, rencontré ce jour-là, est en première ligne. L’an dernier, il a constaté une vingtaine d’incidents sur le site. Comme des rejets de gaz et d’effluents.

« On n’est pas à l’abri d’avoir des tuyaux de gaz qui pètent », craint l’agriculteur. L’une de ses craintes, c'est de voir apparaître « des membranes qui lâchent, donc c’est sûr qu’il faut être vigilant tout le temps, parce que nous, on a un cours d’eau où nos bêtes s’abreuvent en dessous, donc c’est sûr qu’on ne peut pas ne pas être sur nos gardes », prévient-il.

 

D'ici à 2035, une directive européenne prévoit la fin de l’enfouissement des déchets. D’où l’incompréhension des élus locaux.

« Sur le site, nous, on est en est dans une politique inverse où au contraire, on augmente l’apport de déchets », dénonce Patricia Marcoux, Maire de Peyrat-de-Bellac. « Donc il y a quelque chose qui ne va pas. Si on doit diminuer, la diminution doit se faire de façon équitable et partout », propose l’élue.

Une réunion entre les acteurs locaux et le gestionnaire du site est prévue la semaine prochaine.

 

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