Et de 9… La 8e vague à peine passée, le Covid est de retour dans la région avec une hausse des taux d’incidence dans les trois départements du Limousin. Un phénomène qui inquiète à l’approche de l’hiver, avec une épidémie de bronchiolite toujours en cours et une grippe qui déferle déjà sur d’autres régions françaises.
Elles ne nous avaient pas tellement manqué, mais revoici les courbes des taux d’incidence du covid-19… Le phénomène est net, la neuvième vague est là, et en Corrèze elle dépasse déjà la précédente.
Au CHU de Limoges, 6 patients sont actuellement hospitalisés directement à cause du Covid, dont un en réanimation.
Côté bronchiolite, la région est en rouge, avec des indicateurs toujours à la hausse selon Santé Publique France en Nouvelle-Aquitaine. La situation est jugée "critique" au CHU de Limoges ou 22 enfants étaient hospitalisés ce mardi, dont 7 en réanimation.
Seule la grippe semble prendre son temps pour déferler sur la région, alors que la Bretagne et la Normandie sont déjà en situation épidémique avec une augmentation précoce des indicateurs.
Mais selon Christine Castor, épidémiologiste à Santé Publique France en Nouvelle-Aquitaine, nos indicateurs montent légèrement, et "il faut s'attendre à ce que ça arrive."
Pourquoi cette nouvelle vague de Covid ?
Plusieurs raisons sont avancées, notamment l’arrivée de la pluie et du froid qui entraînent des regroupements et compliquent l’aération des espaces clos.
Mais elle pourrait être poussée par un nouveau variant d’Omicron, le BQ 1.1, qui semble remplacer le BA 5. Selon les premières observations scientifiques décryptées par Bernard Bertin, le directeur de la santé à la ville de Limoges, "il est plus contagieux, car il s’est adapté à nos défenses". L’immunologue Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, confirme : "Ce variant est plus contagieux, mais on ne sait pas encore s'il est plus méchant".
Est-ce qu’on peut attraper la grippe et le Covid en même temps ?
C’est l’OMS qui répond : oui, il est possible d’attraper les deux maladies.
Il existe des liens entre ces virus : le Covid et la grippe sont des maladies respiratoires, elles se propagent de la même façon quand on tousse et quand on parle, et les personnes à risque de forme grave sont les mêmes : les personnes âgées, les personnes avec d’autres pathologies, ou encore les femmes enceintes.
Mais il y a des différences, principalement les traitements et les vaccins.
Toujours pour l’OMS, le moyen le plus efficace de prévenir l’hospitalisation et les formes graves de la COVID-19 comme de la grippe reste la vaccination, avec les deux vaccins.
Au CHU de Limoges, le pneumologue François Vincent voit lui des patients avec le Covid et le VRS, le virus généralement responsable de la bronchiolite. Selon lui, "c’est une association nouvelle par rapport à l’année dernière".
Et dans les prochaines semaines ?
Le premier souci auquel on pense, c’est les fêtes de Noël, qu’on n’a pas envie de gâcher. Mais d'autres risques paraissent plus grave, comme la saturation du système de santé, avec des hôpitaux dont on connaît la situation déjà extrêmement tendue.
Il existe aussi un risque important de santé publique avec le Covid long. Et puis, on a tendance à oublier que le Covid peut être une maladie grave : depuis le début du mois de novembre, il y a eu 13 décès de patients atteints de Covid en Limousin, 126 décès en Nouvelle-Aquitaine.
Les autorités de santé conseillent donc de se vacciner si on est fragile, contre la grippe et contre le Covid. Il reste du travail : en Corrèze et en Creuse, seulement 30 % des 60-79 ans ont reçu une dose de vaccin ces 6 derniers mois, et 35 % en Haute-Vienne. On sait très bien maintenant que l’immunité baisse au fil des semaines, et que le risque de forme grave augmente.
Les gestes barrière sont rappelés sur le site de l’Agence Régionale de Santé : porter le masque quand il y a du monde, aérer, se laver mains… Comme cela, on ralentit l’épidémie et on protège tout le monde : l’hôpital, les personnes âgées, et les nourrissons.