Faute d'enseignants, de nombreux cours ne pourront pas être assurés à la fac de Lettres de Limoges

La rentrée est tendue à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Limoges : de nombreuses heures de cours ne pourront pas être assurées ce semestre, faute d'enseignants suffisant. En parallèle, un collectif d'enseignants s'est formé pour réclamer le paiement d'heures supplémentaires.

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Dans une motion en date du 22 décembre 2023, le conseil de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) de Limoges s’émeut : au total, 1 585 heures d’enseignements ne pourront être assurées ce second semestre. "Pour la première fois, un nombre considérable d'enseignements ne pourront pas avoir lieu, faute d'enseignants pour les prendre en charge", explique François Avisseau, doyen à la FLSH qui alerte sur une "équation impossible". 

Cela fait des années que nous redoutons et que nous alertons sur la possibilité qu'on ne soit pas en mesure d'assurer tous nos cours. Eh bien ça y est, nous y sommes.

François Avisseau

Doyen à la FLSH


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À la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Limoges des heures de cours ne peuvent pas être assurées faute d'enseignants suffisant. De plus, un collectif d'enseignants réclame le paiement d'heures supplémentaires. ©C. Descubes; N. Djailani et S. Bugeaud - France Télévisions

En pleine période d'examens, cette situation inquiète les étudiants de la fac. "On a un contrat pédagogique avec l'Université et donc c'est normal de pouvoir suivre tous ces cours. Là, ça inquiète les étudiants de ne pas pouvoir les suivre, parce qu’il y a un contenu qui va être perdu, du moins cette année", réagit Vincent Pouchol, élu au conseil de gestion de la faculté des Lettres.

Au total, ce sont dix postes d’enseignants titulaires, partis en retraite, qui n’ont pas été remplacés à la FLSH. Pour la présidente de l’Université, c’est un problème structurel qui touche toutes les facultés françaises. "Nous avons un potentiel enseignant de 178 000 heures et nous avons 330 000 heures à assurer. Effectivement, on a un problème puisque structurellement, nous ne pouvons assurer que 50 % de notre offre de formation. Pour le reste, ce sont des heures complémentaires ou des vacations", explique Isabelle Klock-Fontanille.

Litige autour du paiement d'heures supplémentaires

Autre sujet de tension à la faculté : pendant les grèves du printemps 2023, la fac de Lettres a été bloquée. Beaucoup d’enseignants ont quand même assuré le suivi des étudiants. Ils réclament pour cela le paiement d’heures supplémentaires, mais la Présidente de l’université les refuse. 
"On a passé un temps considérable à préparer les cours en amont par des lectures, mais aussi par la préparation de matériel pédagogique", rappelle Saïd Ouaked, pour le collectif d'enseignants de la faculté. 

La Présidente nous a demandé pendant le blocage d'assurer une continuité pédagogique.

Saïd Ouaked

Collectif d'enseignants faculté des Lettres

"Le litige porte uniquement sur des heures prévisionnelles et qui n'ont pas été faites en raison du blocage, répond la présidente de l'Université de Limoges. Selon cette dernière, le passage en distanciel n'ayant pas été voté, les heures effectuées ne peuvent être prises en compte.

Les enseignants, en colère, refusent désormais d’assurer toute nouvelle heure supplémentaire. Ils comptent porter l’affaire au Tribunal administratif. 

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