La première greffe d'utérus en France a été réalisée le 31 mars 2019 à l'hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine). Il s'agit d'une greffe à partir d'une donneuse vivante. A Limoges, le CHU fait tout pour pouvoir rester dans la course des greffes d'utérus de donneuses en état de mort cérébrale.
C'est une première en France : une femme infertile a bénéficié d'une greffe d'utérus à l'hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine). L'opération a été réalisée le 31 mars 2019. Née sans utérus, la patiente a reçu le greffon d'une donneuse vivante, sa mère.
Ce type de greffe a déjà été réalisée à l'étranger, la première fois en Arabie Saoudite en 2000, et des receveuses ont pu donner naissance à des enfants comme en Suède en 2014.
Il existe des risques chirurgicaux pour les donneuses vivantes, même si la Suède (encore elle) procède aujourd'hui à des prélèvements d'utérus sur des donneuses vivantes à l'aide d'un robot, une technique moins invasive qu'une chirurgie classique. Un enfant est né de ce protocole le 8 avril 2019.
First birth via #robot-assisted uterus #transplant https://t.co/4cUK3FXkQU
— Medical Xpress (@physorg_health) 9 avril 2019
Greffe port-mortem, l'autre protocole
En décembre 2018, au Brésil, un bébé est né d'une mère qui avait reçu une greffe d'utérus, mais d'une donneuse décédée.Nace el primer bebé tras trasplante de útero de un cadáver. Los detalles: https://t.co/ppoFJXhaVC#Noticias #Internacional #Ciencia #bebes #Trasplante #cadaver #Brasil #BaranRDcom pic.twitter.com/AUSTP6Af5G
— BaranRD (@baranrdcom) 5 décembre 2018
C'est dans ce même processus que s'est lancé le CHU de Limoges. Le centre hospitalier a reçu, en 2015, le feu vert des autorités sanitaires pour mener des essais cliniques sur 8 patientes, à partir de dons en provenance de femmes en état de mort cérébrale.
Limoges peaufine...
En 2017, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament avait délivré une injonction au CHU de Limoges et contraint l'établissement à mettre en conformité des protocoles de recherches, sur un plan essentiellement administratif et réglementaire. Le programme sur la greffe d'utérus avait alors été mis entre parenthèses.Pour l'ASNM, la situation du CHU a été régularisée au 1er avril 2019. Selon le CHU de Limoges, les étapes protocolaires vont être encore renforcées pour être tout à fait conformes aux exigence et pour être certain que ce dispositif unique en France puisse être relancer sans obstacles.
Rappelons qu'en 2018, un autre rapport, celui du Haut Conseil à l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur précisait :
La recherche au CHU de Limoges est une success story et le bilan des dernières années est remarquable. [...] Les développements et le rayonnement scientifique sont largement supérieurs à ce qui serait attendu d’un CHU de cette taille dans une région éloignée des grands centres.
Un choix réfléchi
Le protocole sur donneuses décédées offre des avantages sur celui de donneuse vivantes :
- Les donneuses potentielles sont plus nombreuses
- Le coût de l'opération est moins élevé
- Le rapport bénéfice/risque davatange maîtrisé
Mais il présente aussi des inconvénients :
- L’attente d’un greffon compatible en l'absence de lien familial
- Délais très courts pour apprécier la qualité de l'utérus
- L'âge de la donneuse : entre 18 et 50 ans
Dans les deux cas, donneuses vivantes ou décédées, il s'agit d'une greffe temporaire. L'utérus est retiré une fois l'enfant né.