Grippe aviaire : "On en a marre, c'est tous les ans la même chose" : les éleveurs se préparent au reconfinement

Deux cas de grippe aviaire ont été détectés dans le nord de la France. Le ministère de l’Agriculture vient donc de prendre la décision, ce 5 décembre, d’élever à son maximum le niveau de risque épizootique vis-à-vis de l’influenza aviaire. Résignés, les éleveurs du Limousin se préparent donc à confiner de nouveau leurs bêtes.

"Franchement, on en a marre, c'est tous les ans la même chose". Le découragement est assez facilement perceptible dans le ton de la voix de Didier Peyronnet. L'élu de la chambre d'agriculture se prépare à enfermer ses 9 000 poulets fermiers dans les heures qui viennent ce mardi.

C'est reparti comme tous les ans. Dès que les oiseaux migrateurs passent en hiver et au printemps, on reconfine.

Didier Peyronnet

Elu de la chambre d'agriculture de Haute-Vienne

Pas de quoi arranger un secteur déjà en crise. "Ça fonctionne très mal. On n'avait pas besoin de ça. Les contraintes vont encore s'accroître. On a déjà des vides sanitaires de huit à dix semaines. La durée va encore être augmentée" déplore l'éleveur.

Même réaction chez Stéphane Nauche qui élève 12 000 canards au Chalard. En avril 2022, son élevage avait été totalement abattu après la détection d'un cas positif. L'éleveur a donc été l'un des premiers du département à faire vacciner ses bêtes au mois d'octobre.

Mais la vaccination n'exclut pas le confinement. "Ce sont deux choses différentes. La vaccination n'empêche pas d'attraper le virus. C'est comme nous avec le vaccin Covid. Les canards peuvent être infectés, mais ils excrètent et transmettent moins le virus". Stéphane se prépare donc lui aussi à confiner toutes ses bêtes. Gros regret pour les éleveurs : il avait un temps été question de régionaliser les mesures de prévention. Si un cas touchait le nord de la France, seules les volailles de ce secteur aurait dû être concernées. Mais ce n'est manifestement pas la stratégie adoptée par les autorités.

"Le passage en risque « élevé » généralise en effet sur l’ensemble du territoire les mesures de prévention suivantes", précise le ministère de l'Agriculture dans son communiqué :

  • Claustration ou protection par des filets des oiseaux détenus dans des établissements de moins de 50 volailles ou des oiseaux captifs (basses-cours, zoos) ;
  • Mise à l’abri et protection de l’alimentation et de l’abreuvement des oiseaux dans les établissements détenant plus de 50 volailles ;
  • Équipement obligatoire des véhicules destinés au transport de palmipèdes de plus de trois jours au moyen de bâches ou équivalents empêchant toute perte significative de plumes et duvets par un camion plein ou vide ;
  • Interdiction des rassemblements de volailles et oiseaux captifs ;
  • Interdiction de compétition de pigeons voyageurs jusqu’au 10/04 ;
  • Restrictions aux transports d’oiseaux appelants et interdiction du lâcher de gibier à plumes de la famille des anatidés.

Seules deux mesures ne sont pas applicables en Limousin, précise la préfecture, mais concernent "les zones à risque de diffusion (ZRD), c’est-à-dire présentant une densité élevée d’élevages avicoles" :

  • Dépistage virologique IAHP lors de mouvements de lots de palmipèdes prêts à engraisser entre deux élevages, complétant ainsi la surveillance déjà mise en place dans le cadre du Plan officiel de vaccination IAHP.
  • Restriction d’accès, désinfection des véhicules.

Les foires grasses et la Foire au Chapon préservées

Des mesures de prévention qui ne devraient pas trop affecter les Foires grasses de Brive de cette fin d'année, et notamment la prochaine date dédiée au chapon le 16 décembre prochain. Les organisateurs de la foire au chapon de Blond qui se tient ce dimanche 10 décembre sont également résignés et habitués aux restrictions. Le fameux tiercé de chapon, la course emblématique de volatiles, n'a plus lieu depuis, avant le Covid. 

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