Plus de paiements par carte bancaire, transferts d'argent de la part de ses parents devenus impossibles... Elizaveta, étudiante russe à Limoges, doit trouver des solutions financières depuis que la Russie a reçu des sanctions bancaires internationales à cause de la guerre en Ukraine.
Les conséquences de l'invasion russe en Ukraine se font ressentir jusque Limoges. Pour Elizaveta, étudiante russe à l'université de Limoges depuis quelques mois, il est devenu quasiment impossible de dépenser et recevoir de l'argent depuis que les sanctions bancaires ont été déclenchées par la communauté internationale.
La carte bancaire d'Elizaveta est systématiquement refusée depuis que les sanctions sont tombées. Mise en difficulté pour faire ses courses, elle a voulu faire appel à ses parents pour qu'ils lui transfèrent de l'argent : "Ils ont essayé de m'envoyer de l'argent par Western Union mais l'entreprise a annulé la transaction et a fermé tous ses bureaux de Russie."
Comme l'explique Rémi Thibaud, enseignant dans les métiers de la banque à l'Ecole supérieure de commerce et services, la Russie a été exclue du système interbancaire d'échanges internationaux Swift. Ainsi, "les échanges entrants et sortants avec les banques russes ou les banques implantées en Russie sont automatiquement coupés".
"J'ai reçu beaucoup de soutien"
Heureusement, Elizaveta a réussi à trouver une solution de secours en attendant que la situation revienne à la normale. Elle avait ouvert un compte en banque en Tchéquie lorsqu'elle y était étudiante. Cela lui permet de recevoir une bourse européenne. Toutefois, ce compte ne peut recevoir aucun fonds en provenance de Russie.
Les gens sont très gentils et compréhensifs. J'ai reçu beaucoup de soutien. Quand je leur ai parlé de mon problème, mes nouveaux amis ici m'ont aidé à payer mes courses.
Elizaveta
Si ses parents ne peuvent plus l'aider financièrement pour le moment, elle reste tout de même en contact quotidien avec eux. "On parle tous les jours, dit-elle. C'est difficile de voir les informations sur les attaques, la terreur en Ukraine. C'est difficile parce qu'on a aussi de la famille en Ukraine." En attendant que les sanctions soient levées, l'étudiante russe patiente et dépense le moins possible.