Il y a deux ans, Poutine déclenchait l’invasion de l’Ukraine. En ce triste jour anniversaire, des manifestations étaient organisées ce samedi 24 février partout en France. À Bordeaux, Poitiers ou encore Limoges où 200 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville. Parmi elles : Oksana et son fils, Daniol, réfugiés dans la Creuse depuis mars 2022.
Cela fait presque deux ans qu'Oksana et son fils Daniol sont installés dans un hôtel de Bénévent-l’Abbaye, en Creuse, de manière (espèrent-ils) provisoire.
Le 2 mars 2022, la mère et son fils âgé de neuf ans à l’époque fuient Kiev. Sous les bombes russes, ils emmènent le strict minimum et laissent derrière eux leur père et mari : "J'ai pris un petit sac avec des documents, de l'eau et des médicaments au cas où l'immeuble serait bombardé et que je serais obligée de le quitter. Je ne pensais pas quitter Kiev parce que c'était la panique partout et que tout était bloqué", raconte Oksana.
Depuis, à l’occasion d’une permission, Roman, combattant dans les tranchées de l’est de l’Ukraine, a pu les rejoindre dans le village creusois. La dernière fois, c’était en octobre. Quelques jours de bonheur en famille trop vite écourtés.
Des slogans portant la douleur des familles en exil
Cette guerre, déclenchée brutalement par Poutine, n’en finit pas. Pour ne pas oublier les massacres commis par l'armée russe, en ce jour anniversaire, Oksana et Daniol manifestent avec des centaines d’autres dans les rues de Limoges, avec des slogans qui portent leur douleur.
Au milieu des Ukrainiens du Limousin, la mère et le fils ont le sentiment qu’il faut agir ainsi. Dénoncer pour soutenir ceux qui se battent, et tant mieux si les Limougeauds soutiennent leur cause. "Si les gens viennent, ça veut dire que les gens ne se fichent pas de l'Ukraine. Je veux juste rappeler aux gens qu'il faut aider l'Ukraine pour que ça se finisse plus vite", nous confie Daniol.
Dans leur combat pour la paix, Daniol et Oksana n’ont qu’une hâte : retrouver au plus vite Roman, ne serait-ce que pour quelques minutes, par le canal sécurisé de l’armée... En attendant de retourner, un jour, dans leur Ukraine libérée.
"Les gens continuent de mourir" : des rassemblements en Aquitaine et en Poitou-Charentes
En ce samedi 24 février, triste journée anniversaire du conflit, quelques centaines de personnes se sont réunies égaement à La Rochelle, Poitiers, Saintes et Angoulême. "Il faut que tout le monde sache que cette horreur se passe, que la Russie tue des civils comme moi, des gens qui veulent étudier, tout simplement vivre", s'exclame Paulina, 19 ans, réfugiée à Angoulême.
Les manifestants, avec de nombreux drapeaux jaunes et bleus, ont apporté des gerbes de blé, des photos de leurs maisons détruites en Ukraine et scandent des slogans incriminant la Russie pour des crimes de guerre : "C’est pour dire que la guerre en Ukraine n’est pas finie. C’est pour dire qu’il faut que vous restiez avec nous, nous avons encore besoin de l’Europe. Les gens continuent de mourir", déclare Viktoria sur la place de l’hôtel de ville à Angoulême.
À La Rochelle, l’association Ukraine-Atlantique rappelle que 10 000 Ukrainiens ont trouvé refuge en Nouvelle-Aquitaine, dont 800 en Charente-Maritime. La petite communauté a souhaité se rassembler, deux ans après le début de la guerre.
114 personnes ont été accueillies à La Rochelle depuis le début du conflit, dont quarante qui sont restées. Si la reconnaissance est là, la nostalgie et le fantasme du retour perdurent. Au micro, une jeune femme explique que "ceux qui sont encore là, c’est ceux qui attendent de pouvoir rentrer, de pouvoir retrouver leur maison et pouvoir retourner en Ukraine pour rebâtir leur vie."
À Bordeaux et à Pau également, des centaines de personnes ont défilé pour ne pas oublier :