C'est une révolution dans le monde du livre braille : désormais ces ouvrages seront vendus au même prix que celui des exemplaires en caractères d'imprimerie, soumis à la loi du "prix unique". Illustration et réactions à Limoges.

Société
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C'est une petite révolution pour les personnes aveugles et atteintes de déficiences visuelles. Depuis le 4 janvier 2023, date de la Journée mondiale du braille, les livres "embossés" (en braille) seront vendus au même prix que ceux en caractères d'imprimerie. L'annonce a été faite par le Centre de Transcription et d'Édition en Braille (CTEB) de Toulouse, plus grande association éditrice et d'impression en braille de France. Désormais, ces ouvrages seront soumis aux mêmes prix que ceux établis par la loi Lang datant du 10 août 1981 qui fixe le "prix unique" du livre.

"C’est un mouvement solidaire unique en France pour faire bouger les choses", se réjouit Adeline Coursant, la directrice du CTEB. Sur son compte Facebook, l'association s'enthousiasme de cette avancée vers "une plus grande égalité des chances et des droits des mal et non-voyants depuis très longtemps." "Nous sommes heureux de ce changement capital que nous essaierons de maintenir le plus longtemps possible à l'avenir !", est-il écrit sur leur publication.

700 euros pour produire un livre en braille

En France, pour produire un livre "embossé" c'est-à-dire en braille, il faut environ trois semaines de travail, explique Adeline Coursant du CTEB pour un coût de fabrication d'environ 700 euros. Le prix de vente est de 60 euros en moyenne, soit quatre fois plus cher qu'un livre traditionnel. Une situation "inégale" et "injuste" pour la directrice de l'association toulousaine : "J’ai constitué au fil des années un fond associatif, pour l’utiliser afin de rendre justice aux aveugles. La nouvelle est très bien accueillie par les aveugles parce qu’enfin, ils vont pouvoir s’acheter des livres et avoir l’accès à la culture."

À Limoges, les étudiants en kinésithérapie de l'APSAH (Association pour personnes en situation de handicap) sont ravis. "C'est une très bonne nouvelle pour moi, réagit Fatima Omar, étudiante en 2ᵉ année. Comme j’étais une ancienne passionnée de lecture, j'avais toujours envie de lire."

J’aime le contact avec le livre, c’est un plaisir. Le fait de savoir qu’il y a un prix unique, c'est une très bonne nouvelle pour les gens. Cela permet l’accès à la culture, aux savoirs et aux informations.

Fatima Omar, étudiante en 2e année de kinésithérapie

France 3 Nouvelle-Aquitaine

Robin Juzanx, également étudiant en 2ᵉ année de kiné, n'est pas un féru de lecture en braille et utilise davantage les appareils numériques, ce qui ne l'empêche pas d'accueillir la nouvelle avec bienveillance : "C’était huit à dix fois plus cher qu’un livre classique, traditionnel, simplement par ce contexte-là ça ne donnait pas envie et ne permettait pas d'y avoir accès. C'est une très bonne chose."

Le CTEB estime qu'en France, environ un million sept cent mille personnes seraient déficientes visuelles ou non-voyantes. Parmi elles, seulement 15 000 seraient en capacité de lire le braille. 

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