Le tribunal de Limoges a annulé l'arrêté préfectoral autorisant la construction d'un parc éolien sur les communes de Saint-Georges-les-Landes et Les Grands-Chézeaux. Selon la justice, ce projet "occulte une grande partie du paysage visible depuis le chateau [de Brosse]."
C'est une nouvelle étape dans la bataille judiciaire engagée entre l'Association pour la sauvegarde et la préservation de l’environnement rural (ASPER) et les porteurs du projet éolien à Saint-Georges-les-Landes et Les-Grands-Chézeaux.
Le tribunal administratif de Limoges vient d'annuler l'arrêté préfectoral autorisant la construction du parc éolien, à la frontière de la Haute-Vienne et de l'Indre. La présidente de l'association ASPER, Liliane Guignard, salue une décision en faveur de "la protection de la biodiversité, du paysage et du patrimoine".
L'ASPER pointait du doigt les risques pour le fragile écosystème présent dans le bocage. "Il n'y a plus beaucoup de régions bocagères en France", souligne la présidente de l'association.
L'argument paysager retenu par la justice
La militante refuse le principe des "mesures compensatoires", promises par les porteurs du projet éolien pour limiter l'impact environnemental : "Compter les chauves-souris et les oiseaux morts, ça ne les ramènera pas à la vie !"Cependant, cet argument n'a pas été retenu par la justice, qui a mis en avant la détérioration du paysage rural : "En raison de [la hauteur des éoliennes], des caractéristiques du paysage donnant lieu à des perceptions loinaies, et en dépit de la distance, le parc éolien sera visible dans son intégrallité depuis le château [de Brosse]."
Selon la décision du tribunal administratif, le projet "occulte une grande partie du paysage visible depuis le château", un site "inscrit au titre des monuments historiques".
Les éoliennes, dont le mat s'élève à 120 mètres, auront une hauteur totale de 178 mètres en bout de pale. Le projet envisage l'implantation de neuf éoliennes, qui produiront - d'après ses promoteurs - 54 000 MWh par an, soit la "consommation annuelle de 5400 personnes (hors chauffage)".Les ruines du château de Brosse à #Chaillac : un endroit impressionnant à découvrir.#Indre #tourisme #patrimoine https://t.co/4wRFNRxAsm pic.twitter.com/euCjk5tQbL
— 36sorties (@36sorties) November 22, 2016
Les porteurs du projet feront appel
La société ABO Wind, qui réalise le projet avec Vent En Marche 87 pour le compte de la société Ferme éolienne des Rimalets, annonce son intention de faire appel du jugement."Nous avions déposé un dossier qui avait reccueilli un avis favorable de la commission des sites", remarque Cristina Robin, responsable de la communicaiton d'ABO Wind."Nous avions alimenté une étude paysagère, qui prenait en compte l'aspect patrimonial du site", assure-t-elle. "Nous allons faire en sorte de prouver que ce projet a encore toute sa légitimité".