Tout juste élu, le nouveau député NUPES de Haute-Vienne, Damien Maudet, a lancé une initiative inédite : une "commission d'enquête populaire" sur la situation de l'hôpital public. Elle avait lieu ce vendredi 24 juin 2022 sur le parvis du CHU de Limoges.
Ce vendredi 24 juin 2022, sur le parvis du CHU de Limoges, des chaises pliantes et des tables de camping. Ce ne sont pas les ors de la République mais le jeune député NUPES Damien Maudet ne voulait pas attendre l’ouverture officielle de la législature pour se mettre au travail. Il lançait aujourd'hui une initiative inédite : une "commission d'enquête populaire".
« Aujourd’hui, nous avons un tas de militants opérationnels et très motivés pour changer les choses et faire entendre la parole des gens. Alors, on fait très vite cette commission d’enquête populaire. » précise Damien Maudet.
Une commission d'enquête populaire
Dans un contexte de tension historique à l’hôpital, la commission d’enquête n’est pas parlementaire mais populaire.
« Nous avons un barnum prêté, nos téléphones pour filmer, mais l’idée, c’était de faire quelque chose de citoyen et que les gens puissent l’entendre, que ça sorte un peu des murs de l’Assemblée, car aujourd’hui si on ne fait pas sortir des murs de l’Assemblée ce que l’on défend, nous n’aurons pas la majorité populaire et sociale dont nous avons besoin. »
Il n’y a pas d’opportunisme là-dedans, il y a une vraie motivation.
Sylvain Palat, médecin au CHU de Limoges et membre du collectif inter-hôpitaux
Les sujets traitent des causes et conséquences de la crise, du manque de personnel ou encore de la situation des urgences. Le casting des participants n’est pas exhaustif. Tous ont l’habitude de se mobiliser, mais ils sont séduits par l’initiative du nouveau député.
« C’est quelqu’un qui suit ce problème-là depuis un an et demi, deux ans et qui avait interpellé le président lors de son passage à Saint-Léonard-de-Noblat, il n’y a pas d’opportunisme là-dedans, il y a une vraie motivation, c’est bien », souligne Sylvain Palat, médecin au CHU de Limoges et membre du collectif inter-hôpitaux
« Nous avons une Assemblée qui a quand même un nouveau paysage, il fait partie de la première force d’opposition, il ne faut pas négliger cela. Quelqu’un qui a une volonté comme ça, de faire bouger les choses, je crois que c’est très intéressant. » ajoute Florence Medge, CGT Santé CHU de Limoges.
Dans le public, beaucoup de militants, mais également des usagers de passage, curieux.
« C’est bien qu’il vienne à l’hôpital, c’est une belle image. Nous défendre, c’est important, c’est une bonne initiative… Il commence bien, il faut du temps pour connaître quelqu’un, mais s’il s’ouvre comme ça au CHU, c’est bien », confie un usager.
Quelques propositions apparaissent : augmenter les salaires, prévoir moins de patients par soignant dans les services. Ces échanges devraient inspirer de futures prises de positions : amendements ou textes de loi, avant un été qui s’annonce très difficile dans les hôpitaux.
« Nous sommes à 150 lits fermés au CHU cette semaine, il faut comprendre que ces lits fermés sont liés à des départs, des arrêts.», rappelle Sylvain Palat. «Ici, les soignants n’ont pas de visibilité sur leurs plannings au-delà du 14 juillet. Il faut avoir un peu de bienveillance, un peu d'humanité.»
Les échanges de cette « commission d'enquête parlementaire » étaient diffusés en direct sur Facebook. Des vidéos ont également été prises et seront diffusées prochainement pour sensibiliser davantage les internautes à ces problématiques et porter encore plus haut la parole des soignants.