Polémique à l'Université de Limoges. Dans une lettre ouverte, un professeur de sociologie dénonce la participation d'Houria Bouteldja à un séminaire le 24 novembre 2017. La présidence maintient la conférence et s'explique.
"Séminaire d'études décoloniales – Conférence-débat avec Houria Boutelhja, vendredi 24 novembre à 14h30 […] Le laboratoire Espaces Humains et Interactions Culturelles organise une conférence-débat avec Houria Boutelja autour de son livre "Les blancs, les Juifs et nous – Vers une politique de l'amour révolutionnaire".
Si l'annonce a disparu du site internet de l'Université de Limoges, le séminaire, lui, aura bien lieu. Une conférence, dont l'initiative revient à un groupe de chercheurs, qui ne sera pas ouverte au grand public mais seulement aux enseignants-chercheurs.
La polémique
Lettre ouverte pour l'interdiction de la conférence de Houria Bouteldja dans les locaux de l'université de Limoges @unilim à la @Unilim_FLSH le 24/11 @DILCRAH @SOS_Racisme @_LICRA_ @denisdevilliers pic.twitter.com/bNZf6HJfjm
— Stéphane Dorin (@StephaneDorin) 21 novembre 2017
C'est un professeur de sociologie de l'Université de Limoges, qui dénonce la venue de la porte-parole du Parti des Indigènes de la République. Stéphane Dorin reprend dans ce courrier public, les déclarations les plus polémistes d'Houria Bouteldja, accusé de tenir régulièrement des propos racistes et antisionistes. La LICRA a écrit à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale et Frédérique Vidal ministre de l'enseignement supérieur. L'antenne limougeaude de SOS racisme proteste également.
Affaire de @SudEducation93, présence d'Houria Bouteldja à l'Université de Limoges @unilim : la #LICRA, le @printempsrepub, le @comitelaicite et le @GODFOfficiel écrivent à @jmblanquer et @VidalFrederique. #Laicite #universalisme pic.twitter.com/6Hozz9tEDr
— LICRA (@_LICRA_) November 21, 2017
"Pas question d'annuler"
"C'est vrai que les idées que véhicule cette dame ne sont pas sur lesquelles on peut communiquer, mais ce qui nous intéresse, c'est un séminaire de recherche, c'est la confrontation d'idées dans un cadre scientifique [...] Si on commence à mettre des censures a priori, on sort de ce cadre de cette liberté" explique Alain Célérier, président de l'Université de Limoges. "La loi encadre et réprime les propos qui sont non conformes et on fera attention à ce que les propos restent dans la conformité de la loi", précise Alain Célérier. Pas sûr que cela suffise à apaiser les esprits.