Le drame du décès accidentel de l'homme en bleu, personnage de la vie limougeaude met l'accent sur le partage de la route et du respect mutuel des usagers. Le point sur la sécurité des deux roues en ville et à la campagne.
Le Code de la route s'applique à tous les usagers, que l'on soit cycliste, piéton ou automobiliste, la loi est la même pour tous. Et pour circuler en toute sécurité, les usagers des deux roues doivent respecter certaines règles, que cela soit en ville, ou hors agglomération, de jour comme de nuit.
Pleins feux sur la visibilité
Le Code de la route indique qu'un deux-roues doit avoir des équipements obligatoires afin de circuler sur la voie publique, une sonnette pour se signaler, mais surtout des feux : à l'avant (jaune) et à l'arrière (rouge) ainsi que des réflecteurs.
Sur chaque roue, un catadioptre (système optique visant à se signaler dans l’obscurité) est obligatoire, tout comme sur chaque pédale. Le manquement à ces équipements est passible d'amende.
Car l'important sur la route, c'est de bien voir et aussi d'être vu ! Pour cela, la Prévention routière a lancé sa campagne automnale annuelle "Lumière et vision". Après le passage à l’heure d’hiver, les nuits se rallongent et la luminosité faiblit, l’association se mobilise partout sur le territoire, jusqu'au 30 novembre 2024, avec ses actions sur le terrain, pour vérifier gratuitement les équipements de visibilité des cyclistes. L’association anime des stands de prévention, les usagers pourront obtenir des conseils pratiques (test de vision, entretien du véhicule, équipements de visibilité…) pour des déplacements plus sûrs pendant la période hivernale.
Chaque usager de la route a sa part de responsabilité, il faut apprendre à vivre et circuler ensemble.
Philippe JourdeChargé de mission à la Prévention routière
Par ailleurs, pour être bien vu, rien ne vaut le port d'un gilet jaune.
Selon le Code de la route, le gilet réfléchissant est obligatoire de nuit et/ou de jour en cas de mauvais temps (pluie, brouillard), la Prévention routière conseille vivement de porter le gilet jaune à chaque déplacement à deux roues, de jour comme de nuit. D'autant que dans certaines villes, l'éclairage public est coupé la nuit.
"Avec ses phares allumés, un automobiliste distingue un cycliste sans équipement de visibilité à 25 mètres, sachant que s'il roule à 80 km/heure, il lui faut 54 mètres pour s'arrêter, la sanction est sans appel", constate Philippe Jourde de la Prévention routière en Haute-Vienne.
Avec un gilet de visibilité, le cycliste est repéré par les conducteurs à 150 mètres !
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Port du casque : vivement recommandé !
Sur la question du casque, la législation indique qu'il est obligatoire pour les enfants de moins de douze ans. En effet, afin d’éviter tout risque d’accident grave, la loi impose un port du casque obligatoire à vélo pour les enfants de moins de douze ans, qu’ils soient conducteurs ou non. Le casque doit obligatoirement être attaché, et conforme aux principes relatifs aux équipements de protection individuelle avec un marquage « CE ».
En cas de contrôle, le montant de l’amende encourue, pour un enfant ne respectant pas ces réglementations, est fixé à 135 euros. La personne majeure qui le transporte ou l’accompagne est entièrement responsable. En revanche, l'adulte est libre de décider s’il veut porter un casque à vélo, contrairement aux règles concernant les motos ou les scooters.
Tout est affaire de civisme dans le partage de la route.
Il va sans dire qu’au même titre que les autres usagers, le cycliste est soumis au Code de la route, ce qui implique notamment le respect des feux rouges et de ne pas rouler sur les trottoirs !
Seuls les enfants de moins de huit ans sont autorisés à emprunter les trottoirs, à condition de rouler à une allure raisonnable et de ne pas gêner les piétons.
Pour limiter les accidents, il faut séparer les flux, des aménagements routiers spécifiques aux vélos sont nécessaires.
Gabin FabreVice-président de l'association Véli Vélo
À Limoges, l'association Véli-vélo milite pour obtenir plus d'aménagements routiers de façon à sécuriser les usagers des deux roues. Notamment sur les axes qui relient l'agglomération de Limoges, comme la départementale 979, sur la commune d'Aureil, à l'ouest de Limoges, route sur laquelle Jean-marc Chatard "l'homme en bleu" a été victime d'un accident mortel.
Sur cet axe limité à 80 Km/h, rien n'est prévu pour protéger les cyclistes, ni piste cyclable, ni éclairage. En deux mois, deux cyclistes ont perdu la vie, percutés par des automobilistes sur cette départementale périurbaine très fréquentée qui relie Limoges à Eymoutiers.
L'association Véli-vélo appelle à rendre hommage à l'homme en bleu, samedi 16 novembre devant la mairie de Limoges.