"Il ne faut pas se lancer tout seul". Le plant de pomme de terre, culture d'avenir en Limousin

Entamée début septembre, la période d'arrachage des pommes de terre bat son plein en Limousin. Ici, les agriculteurs se consacrent essentiellement à la production de plants de pomme de terre, destinés aux professionnels. Une production d'avenir, qui nécessite de coûteux investissements.

Dans les bâtiments agricoles de Saint-Brice-sur-Vienne, le rythme est soutenu ces jours-ci. Tout juste récoltées, les petites patates défilent sur les tapis, où elles sont triées et calibrées avant de partir en chambre froide.

"C'est la grosse activité de la ferme où je produis sur à peu près 47 hectares. La période d'arrachage va durer quasiment jusqu'à la mi-octobre" explique Yann Vendé. Il est aujourd’hui le plus gros producteur de plants de pomme de terre en Limousin.

Céréalier, il produit aussi du blé, du colza et du tournesol. Mais il y a 18 ans, il a souhaité se diversifier. Aujourd’hui, la pomme de terre représente 60 % de son revenu. "Quand j'ai cherché à me diversifier en 2006, la Cuma (coopérative d'utilisation du matériel agricole-NDLR) cherchait des surfaces pour remplir les chambres froides, et c'est là que j'ai commencé à faire du plant" se souvient-il.

Une culture rentable, mais coûteuse

À une cinquantaine de kilomètres plus à l'est, à Ambazac, Mathieu Brégaint est, lui aussi, producteur, et membre des comités techniques Centre et Sud des producteurs plants de pommes de terre. Deux organismes de certification en quête de nouveaux agriculteurs en Limousin. "Nous sommes actionnaires de deux sociétés commerciales limousines qui sont des collecteurs de plants de pomme de terre et qui peuvent être à la recherche de producteurs à l'avenir dans la région" affirme Mathieu Brégaint.

Toutefois, la culture de plants de pomme de terre nécessite beaucoup de matériel, beaucoup de traitements, et beaucoup de main-d’œuvre. "Je dirais qu'il ne faut pas se lancer tout seul parce que c'est beaucoup trop risqué d'un point de vue financier de partir sur des achats de matériels qui coûtent très cher aujourd'hui. Si on se groupe pour faire les choses, en coopérative, ça permet d'amortir toutes ces énormes charges" conseille Mathieu Brégaint.

Moins coûteuse à produire, la pomme de terre pour la consommation est l'objet d'une demande de l’industrie considérable, pour les frites ou les chips. Mais les quelques expérimentations menées en Limousin ont révélé que la terre limousine n'offre pas les rendements attendus pour cette production.

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