Une trentaine de pompiers et d'importants moyens matériels ont été déployés mardi 5 octobre dans la soirée pour tester les capacités des services de secours à réagir à un incendie dans la cathédrale de Limoges.
"Entraînement difficile, guerre facile". C'est en citant ce principe que le commandant des sapeurs-pompiers de Haute-Vienne Aurélien Sabourdy résume la philosophie et les objectifs de l'important exercice qui s'est déroulé hier soir 5 octobre dans la cathédrale de Limoges.
Deux ans et demi après l'incendie de Notre-Dame de Paris, un peu plus d'un an après celui de la cathédrale de Nantes, dans les grandes villes françaises la prévention des incendies dans les édifices religieux est devenue une préoccupation pour les services du ministère de la Culture et pour les sapeurs-pompiers.
A Limoges la cathédrale fait désormais l'objet d'une attention toute particulière.
Avec une trentaine d'hommes et le déploiement de nombreux engins l'exercice organisé hier soir était d'une ampleur inédite.
Ce ne sont pas des établissements qui ont été conçus pour faciliter l'intervention des secours ...
La taille du bâtiment, la complexité de son architecture, la nuit, autant d'éléments qui rendent le travail des soldats du feu compliqué. Il faut avant tout organiser rapidement la reconnaissance et bien trouver ses repères.
L'exercice d'hier soir, globalement satisfaisant, a néanmoins permis de pointer quelques points à améliorer comme la rapidité du positionnement des véhicules d'intervention ou l'acheminement de l'eau jusqu'au niveau des combles de l'édifice.
Une charpente mixte, en bois et en métal
Pour l'architecte des Bâtiments de France Laetitia Morelet, comme pour les pompiers, les combles et la partie métallique de la charpente sont les points sensibles de la cathédrale de Limoges.
Depuis 2016 des détecteurs d'incendie et des portes coupe-feu ont été installés dans ces combles. Mais, contrairement aux idées reçues, en cas de feu une charpente en métal résiste beaucoup moins bien, et moins longtemps, à la chaleur qu'une charpente en bois. Elle risque de s'effondrer beaucoup plus vite sur le reste de l'édifice.
Après les incendies de Notre Dame de Paris et de Nantes, on a pris conscience de la vulnérabilité de ces bâtiments ...
Mais au delà des mesures techniques, la grande faiblesse en matière de prévention des incendies reste les réactions humaines. Une formation du personnel de l'édifice et des agents de sécurité va être mise en place.
Quant aux exercices des sapeurs-pompiers, celui-ci vient confirmer qu'ils sont indispensables pour leur permettre de bien connaître les lieux et d'intervenir avec plus d'efficacité.