Une interpellation provoque des incidents dans les quartiers de Beaubreuil et La Bastide à Limoges

Des échauffourées ont eu lieu le 22 avril 2020 dans les quartiers de Beaubreuil et la Bastide à Limoges entre une trentaine d'individus et la police, provoquant des dégradations et des incendies. Ces incidents font suite à une interpellation à Beaubreuil pour laquelle le procureur a saisi l'IGPN.

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Mercredi 22 avril dans l'après-midi, une trentaine d'individus a provoqué des incidents dans le quartier de Beaubreuil au nord de Limoges. 


La police fait état de "caméras de surveillance cassées, intrusion dans l'ancienne mairie annexe, feux de caddies et de détritus rapidement éteints".

 

En rentrant du boulot, je suis passé par Cora, pour aller chez moi et y'avait des CRS au milieu de la route, explique cet internaute sur sa page facebook. Je savais pas quoi faire, y'avait des voitures qui brûlaient, des cailloux partout au milieu de la route. Bref une émeute avait lieu, j'ai mis quelques secondes à m'en rendre compte, les CRS avec leurs boucliers m'ont dit de passer vite. J'ai pas trop regardé mais suffisement pour voir que c'est le chaos


C'est une interpellation "musclée" qui a eu lieu la veille dans ce même quartier et dont les vidéos ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux qui a provoqué la colère de ces habitants. Comme le racontent nos confrères du Populaire du Centre, on y voit un homme d'une quarantaine d'années, alcoolisé, se faire arrêter de façon violente.

 
Une habitante a vu la scène de chez elle et a filmé.  
 

J’étais chez moi nous raconte-t-elle, et j’ai entendu que ça criait dehors. Un gars de la bac a tiré avec son flashball dans le ventre de l'homme, à deux mètres de distance. Le type s’est écroulé et ça ne s'est pas arrêté là, deux autres types de la bac sont arrivés et ont continué en le tabassant

 



La police des polices saisie


Coup de poing, coup de pied : ces violences policières qui ont beaucoup choqué les habitants de Beaubreuil vont faire l'objet d'une enquête. Le procureur de Limoges Jean-Philippe Rivaud a saisi l'IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale). 

C'est la 3ème fois que je saisis l'IGPN depuis un an que je suis en poste à Limoges, explique le procureur, et c'est la première fois pour des faits de cette nature. 


En début de soirée ce 22 avril, environ 25 policiers se trouvent toujours sur place et font l'objet de caillassages par une quinzaine d'individus qu'ils estiment être "ceux qui tiennent le point de drogue dans le quartier". Un jeu du chat et de la souris qui pourrait durer une partie de la soirée.


Peu avant 23h, des échauffourées ont également éclaté à la Bastide, un autre quartier de Limoges. Des incendies ont nécessité l'intervention des pompiers sous protection policière. 
   

La réaction des politiques


Tout en réaffirmant son soutien aux policiers de la Bac "victimes d'un véritable guet-apens" dans un communiqué en date du 23 avril, le maire s'interroge sur le fait que 30 hommes cagoulés visiblement résolus à en découdre, ont pu préparer de telles exactions". Emile-Roger Lombertie s'interroge tout autant sur le fait qu'"aucune interpellation n'ait pu avoir lieu hier soir"

Le maire de Limoges souhaite que soit engagée une enquête et des poursuites dans des conditions sereines mais aussi solides pour les auteurs des exactions de rue que celle qui sera méne par l'IGPN à l'encontre des policiers.

Il appelle à un retour en calme en soulignant que "les premières victimes sont les habitants de ces deux quartiers".
 

Vendredi 24 avril, la mairie a estimé à environ 100 000 euros le montant des dégâts causés dans les quartiers, essentiellement du mobilier urbain et 7 caméras à remplacer.


De son côté, Thierry Miguel le candidat de l'une des listes de gauche arrivé en seconde position derrière le maire sortant aux dernières municipales a condamné fermement "le comportement inadmissible de quelques-uns qui jette l'opprobre sur une profession et sur un quartier".

Ancien policier et lui-même natif de La Bastide, Thierry Miguel en appelle à la mise en place de médiations. C'est dans ce cadre, dit-il, que le tissu associatif, abandonné depuis plusieurs années, doit jouer son rôle de régulation et s'inscrire dans l'écoute et le dialogue.

 


 
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