"J'en pleure encore". Dix ans après, une foule émue et combative rend hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo

Le 7 janvier 2015, douze personnes étaient assassinées dans les locaux du journal Charlie Hebdo. Un attentat qui a marqué la France. Dix ans après, des commémorations ont eu lieu un peu partout. Ce fût le cas, ce mardi matin à Limoges, au parc Victor Thuillat.

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En silence, l'air grave, ils sont "toujours Charlie", larmes qui perlent et poings levés, parce qu'il est décidément "impossible de tuer quelqu'un parce qu'il n'a pas les mêmes opinions que soi et d'imposer, par la force, une pensée universelle". 

Parmi la foule rassemblée ce mardi 7 janvier 2025 devant le cèdre de la Liberté du parc Victor Thuillat de Limoges, à l'initiative du club de la presse, des fidèles de la première heure de l'hebdomadaire satirique, qui ont suivi les publications insolentes et libres de la bande de Charlie depuis les débuts en 1963 avec Cavanna. "J'étais en deuil comme si j'avais perdu un membre de ma famille. Je ne les connaissais pas personnellement, mais ils faisaient partie de mon monde intérieur. Des gens comme Cabu, la crème des hommes, j'en pleure encore", témoigne ce Limougeaud.

Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, Bernard Maris, Elsa Cayat, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet, le 7 janvier 2015, les frères Kouachi ont assassiné douze personnes, dont huit membres de Charlie Hebdo.

Dix ans après, le souvenir reste vivace de la vague d'effroi qui avait donné lieu, dans toute la France, à des rassemblements massifs, dont le silence impressionnant était parcouru de grappes d'applaudissements qui enflaient dans la foule.

Pour les libertés

"Il y a dix ans, j'avais 18 ans et il y a dix ans, j'étais déjà là. C'était un moment de choc, de traumatisme pour beaucoup d'entre nous. Et aujourd'hui c'est important de montrer que la liberté ne s'assassine pas, elle se respecte. On a vocation à défendre la liberté d'expression dans notre pays, et partout dans le monde", affirme Damien Maudet, étudiant en 2015 et aujourd’hui député (LFI) de Haute-Vienne. 

Dans les cortèges de 2015, toutes les opinions s'étaient rassemblées pour pleurer les disparus et défendre les libertés. Dix ans plus tard, des élus de toutes les couleurs politiques sont présents pour ses commémorations : "C'est important pour la liberté d'expression, c'est important pour la République, c'est important pour la liberté de la presse. J'étais là, il y a dix ans, c'est logique d'être présent aujourd'hui", déclare Guillaume Guérin, président (LR) de Limoges Métropole.

"Notre présence, elle est, bien entendu, pour rendre hommage à tous ses dessinateurs qui ont été tués, assassinés, mais aussi pour se poser des questions sur la liberté", poursuit Jean-Claude Leblois, président (PS) du conseil départemental de Haute-Vienne.

Le dessinateur et caricaturiste Placide a prononcé un discours en hommage à ses compagnons défunts, et pour continuer à semer des graines de liberté, il a rencontré des collégiens dans l'après-midi pour un atelier autour du dessin de presse.

À lire aussi : "Cabu était végétarien et il logeait chez le boucher de la commune" : les dessinateurs de Charlie Hebdo, des fidèles du salon du dessin de presse

Parmi les douze victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, cinq étaient des fidèles du salon du dessin de presse créé en 1982 dans la commune de Saint-Just-le-Martel : Cabu, Wolinski, Tignous, Charb et Honoré.

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