Les finalistes se préparent pour le jour J ! La finale du concours Eloquentia Limoges se tiendra le 9 avril, à 18 h 30 à l'Opéra, organisée par l'association du même nom. Cet évènement, célébrant l'art oratoire, verra s'affronter quatre finalistes. Le gagnant représentera la ville de la Porcelaine lors de la finale internationale à Paris. Les finalistes se préparent pour le jour J.
"La vraie et grande éloquence est celle dans laquelle, même aux moments calmes, on sent le grondement d'une foudre", disait Victor Hugo. C'est au moins une émotion aussi forte qu'un grondement que vont essayer de provoquer les quatre finalistes du concours Eloquentia Limoges.
Les finalistes : Corentin Rey, Pierre Simian, Wassim Nassiri et Edouard Croupy vont devoir captiver et convaincre en seulement sept à huit minutes. Le thème de la prise de parole cette année : le "bal masqué". Un grand oral ou chaque candidat peut se positionner en faveur ou contre le concept.
Finale grandiose
"D'habitude, j'ai un flash qui me traverse l'esprit quand je découvre le thème. J'ai des idées qui arrivent, mais là, j'avoue que c'est la première fois que je n'en ai pas", reconnaît Edouard Croupy, vingt-sept ans, étudiant en médecine à l'Université de Limoges et finaliste.
La prestation des candidats va être analysée par quatre juges issues de divers domaines. Petite nouveauté cette année : le public pourra aussi voter pour le prix coup de cœur du public.
"Pour cette finale, les jurés se montreront plus précis, plus pointilleux et feront plus attention à la technicité, tandis que pour le public, ça va se jouer au niveau de l'émotion", détaille Manon Rodrigo, trésorière d'Eloquentia Limoges. Pour cet événement, la pression est au rendez-vous puisque la soirée se déroulera à l'Opéra de Limoges. "Ça va se faire devant huit cents personnes, donc s'ajoute aussi la gestion du stress, la pression", explique-t-elle.
Le gagnant représentera la ville de Limoges au niveau national à Paris. "Peu importe celui qui va gagner parmi nous quatre, c'est ce qui va se passer après qui sera aussi important. Il va représenter notre ville et il doit envoyer une bonne image de Limoges", espère Pierre Simian, trente ans, surveillant de baignade et finaliste.
Préparation pour le jour J
À quelques jours du concours, la pression monte. Chacun son état d'esprit et sa méthode "Je teste mes textes sur mes amis pour voir s'ils ont la réaction attendue, sinon je change. Il y a beaucoup de choses que j'utilisais déjà comme je n'avais pas prévu d'aller aussi loin, avoue Edouard Croupy. Je suis poussé dans mes retranchements là, mais je me dis 'Fais ton discours', peu importe le résultat, j'aurais pris beaucoup de plaisir."
Il faudra aussi s'habituer à la grandeur du lieu. Pierre Simian est mitigé : "Je suis partagé entre l'immense peur et l'immense joie de me trouver sur cette scène, de partager un moment avec mes proches et le public. J'essaye de m'entraîner à dire mes textes dans des lieux ouverts, où il y a de l’espace. Comme on sera dans un opéra, j'ai envie de faire une ode à la langue française."
Limoges, ville de talent
L'antenne d'Eloquentia Limoges a ouvert en 2016 et depuis deux ans, le succès est au rendez-vous. "L'année dernière, on était au théâtre de l'Union, avec un peu moins de 400 places, tout était complet. À l'Opéra, on aura le double, c'est aussi notre gros défi de réussir à le remplir", confie Manon Rodrigo.
En plus du concours, l'association propose des ateliers autour de l'art oratoire. "Le but, c'est vraiment de donner la parole à tous, 'vous voulez la prendre, prenez là', peu importe d'où vous venez. Cette année, on a quatre profils totalement différents", commente-t-elle.
Au-delà du concours, les candidats remarquent les progrès au quotidien dans leur prise de parole. "Ça m’a fait débloquer certaines choses, ça m’aide, je me sens mieux armer. En étude de médecine, on a un peu de temps pour aller voir d’autres milieux, pour voir des gens qui réfléchissent différemment. C'était une expérience formidable. Je ne pensais pas autant apprendre des autres. À la finale, j’affronte des collègues plus que des adversaires", avoue Edouard Croupy.