Guy Kulitza, habitant de Haute-Vienne, fut l'un des 150 citoyens français tirés au sort pour participer à la Convention citoyenne sur le climat qui a eu lieu à Paris. Il livre sa réflexion à l'occasion de la journée mondiale de la terre.
Que représente pour vous cette journée de la terre créée en 1970 ?
Elle prend une dimension importante alors qu'on vient d'annoncer ce matin que 2020 est l'année la plus chaude jamais enregistrée en Europe, l'une des trois plus chaudes au niveau mondial. Si les politiques pouvaient comprendre l'urgence et ne pas seulement saupoudrer quelques propositions, ça serait bien. L'Europe a l'ambition de baisser de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 mais là aussi c'est beaucoup d'affichage et peu d'action. On met en avant le commerce devant l'environnement, il faudrait faire le contraire. Avoir une politique globale et que chaque pays s'y astreigne.
Que reste-t-il pour vous de la Convention citoyenne sur le climat ?
Le projet de loi remis par le gouvernement n'a pas autant d'ambition que le travail que nous avons fourni. Les mesures sont renvoyées à 2030, une aberration quand on voit l'urgence. On avait la possibilité d'avoir une position forte en France, porter une ambition à l'international, d'investir davantage dans des industries plus vertueuses et moins polluantes. Au lieu de cela le projet de loi demande aux particuliers de faire des efforts et ne contraint pas vraiment les industriels ou les banques qui sont aussi de gros émetteurs de Co2 avec tous leurs investissements. Ce sera pour moi une loi de la procrastination.
Quel espoir pour l'avenir ?
J'aime bien la formule : "Aujourd'hui on doit faire des efforts, sinon demain on devra faire des sacrifices". Le salut ne viendra pas du gouvernement actuel mais de la base. Nous avons fait, lors de la convention citoyenne, des propositions de bon sens qui sont partagées par de nombreux français. Elles peuvent être reprises plus localement par les régions, les départements ou des mairies. A titre personnel, je vais m'impliquer avec Europe Ecologie les Verts pour la campagne des régionales. Et je pense qu'il faut changer notre façon de consommer, de se déplacer, aller vers plus de sobriété.