Journée internationale des droits des femmes. Projection, chorale, flashmob : le programme de la mobilisation à Limoges, Brive et Guéret

Pour l’égalité entre les femmes et les hommes, associations, syndicats se mobilisent et appellent à la grève vendredi 8 mars 2024. D’autres manifestations se dérouleront tout au long du mois.

À Limoges, syndicats et associations rêvent d’une mobilisation massive pour le 8 mars, à l’image de l’Espagne où les transports publics, les universités, les médias sont à l’arrêt. Mais en attendant, ils espèrent déjà réunir, ce vendredi, plus de monde que les 600 manifestants de l’an dernier.

Quelles mobilisations le 8 mars ?  

À Limoges, plusieurs syndicats appellent à la grève comme FSE, FSU et SUD Solidaire. Des associations organisent la journée comme les Affolées de la Frange, le Planning Familial, la Ligue des droits de l’homme ou encore la cause du peuple.    

À 12h, un rassemblement est prévu au carrefour Tourny avec des stands, des animations. À 15 h 40 (heure à laquelle pour un même travail, les hommes continuent d’être payés là où les femmes commencent à travailler gratuitement), c’est l’heure du départ de la manifestation au même endroit. À partir de 17 h 30 et jusqu’à 23h, à la mairie puis à la salle du temps libre, des chorales donneront de la voix. Auront lieu au fil de la soirée, blind test, quiz culturel féministe, flashmobs et DJ sets.

À Guéret, l’appel au rassemblement se tient à 17 h 30 devant la préfecture avec un café féministe au tiers lieu La Quincaillerie à 19h.

À Brive, la manifestation commence à 15h devant la sous-préfecture. Une projection se tiendra à 20 h 30 au cinéma Le Rex du film Ouistreham qui fait la part belle aux femmes de l’ombre.

 

  Quelles revendications ?

Plus de transports publics et de modes de garde d’enfants

Localement, certaines inégalités entre les femmes et les hommes sont spécifiques à notre territoire. La présidente du Centre d’Information pour les Droits des femmes, Patricia Gaucher explique qu’à Limoges, comme dans l’ensemble de l’ex-région, les femmes se heurtent au manque de transports publics et de moyens de garde d’enfants. Son constat sur le terrain est le suivant : "Souvent, il n’y a qu’une seule voiture dans le foyer et c’est l’homme qui l’utilise. Toutes les femmes n’ont pas le permis et pour aller travailler, il n’y a souvent pas de transport adéquat. Quand vous habitez Limoges et que vous souhaitez vous rendre à Feytiat, il n’existe pas d'horaires pertinents". 

 

Réduire les écarts de salaire

 Selon les chiffres de l’Insee, en moyenne, à temps de travail égal, les femmes touchent 15 % de moins que les hommes. Les femmes occupent moins souvent un emploi et quand elles en possèdent un, elles sont souvent à des postes à temps partiel. Elles sont encore moins présentes aux postes d’encadrement et comptent moins parmi les hauts salaires.

 

IVG

L’entrée de l’IVG dans la constitution est une victoire selon Angel, salariée des Affolées de la Frange. Cela sera célébré ce 8 mars. Seulement son accès reste encore compliqué dans certains départements comme en Haute-Vienne où "une femme sur quatre est obligée de changer de département pour avorter, précise-t-elle. L’ARS Nouvelle-Aquitaine (l’Agence Régionale de Santé) n’a toujours pas donné son aval pour que les sages-femmes qui le souhaitent puissent pratiquer l’avortement par voie médicamenteuse. 

 

Éducation à la sexualité

 Alors qu’un rapport du haut conseil à l’égalité femme homme dénonçait en 2023 une situation alarmante chez les 18 – 34 ans, les associations revendiquent plus de cours d’éducation à la sexualité. "Aujourd’hui, les jeunes bénéficient de trois heures de cours sur ces questions dans toute leur scolarité alors que la loi en dicte trois heures par an," confie Angel. Informer sur la santé sexuelle, sur le consentement serait un levier non négligeable, selon elle, pour limiter le sexisme.

Facilité les demandes d’asile pour les femmes et les personnes LGBTQI+

 Les femmes migrantes sont les premières concernées par les violences sexuelles."Que ce soit dans le pays d’origine avec l’excision, mais aussi lors de leur parcours migratoire, les femmes se retrouvent très souvent agressées sexuellement", raconte Angel des Affolées de la Frange. Quant aux personnes homosexuelles, "la préfecture demande une preuve, mais on se demande quelles preuves elles peuvent donner puisque dans leur pays d’origine, elles ne peuvent s’afficher sous risque de peine de mort". On demande donc une reconnaissance des violences et une facilité de régularisation pour toutes ces personnes.

Et aussi...

Les revendications sont multiples. Parmi elles, il y a aussi la volonté de lutter contre les violences sexuelles et sexistes, pour la reconnaissance du travail domestique et pour une meilleure retraite. Pour Angel qui sera dans la rue demain,"il y a bien sûr des choses qui progressent, mais il n’y a pas assez de capacité financière pour avancer correctement."

Pour Patricia Gaucher, présidente du CIDFF, "c’est essentiel de se mobiliser demain, mais elle ajoute la journée du 8 mars, c’est tous les jours."


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