Les syndicats de l'entreprise F2J à Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne) s'inquiètent d'un projet de vente d'une pièce maîtresse de l'entreprise, une presse de 2000 tonnes, d'une valeur estimée à un million d'euros. Les dirigeants souhaitent réorienter l'activité de l'entreprise de métallurgie vers des produits destinés notamment aux véhicules hybrides.
Dans l'industrie automobile, l'emboutissage n'a plus d'avenir : c'est le constat qui est dressé par de nombreux industriels du secteur. À Bessines-sur-Gartempe, en Haute-Vienne comme ailleurs, on cherche des solutions, elles sont parfois accueillies avec beaucoup d'inquiétude par les salariés...
Lors d'un Comité Social Économique de l'entreprise, les 80 salariés de F2J ont pris connaissance du projet de mise en vente d'une presse, d'une valeur de plus d'un million d'euros. Cet outil d'emboutissage n'étant pratiquement plus utilisé par l'usine, le directeur Maximilien Mangeot souhaiterait le vendre et récupérer ainsi un peu de trésorerie.
Les syndicats émettent un avis très défavorable à ce projet
Selon eux, cela s'apparente à un démantèlement. Ils s'inquiètent de voir partir encore un peu de l'activité restant encore dans l'entreprise, où tous les personnels sont contraints d'observer des jours de chômage partiel (sept jours de chômage par salarié et par mois en ce moment).
Le climat dans l'entreprise est délétère et ce projet de vente d'une partie de l'outil industriel n'est pas de nature à rassurer.
Bruno GrimauxDélégué Force Ouvrière F2J
D'autant que cette fameuse presse destinée à la production de pièces pour les véhicules Ford est l'outil à plus forte valeur qui existe dans l'usine. Achetée en crédit-bail auprès des banques, chaque mois, l'entreprise F2J doit rembourser 7000 euros.
L'entreprise veut réorienter son activité
Pour l'actuel dirigeant Maximilien Mangeot, l'outil n'est plus adapté à l'activité du secteur automobile, il souhaite développer une production à plus forte valeur ajoutée, non plus destinée aux tracteurs et camions, mais aux véhicules hybrides. C'est dans ce sens que F2J a obtenu, il y a quelques mois, une certification automobile qualité IATF qui lui permettrait de répondre aux enjeux actuels du secteur. Selon son directeur, le site de Bessines doit évoluer et faire valoir son savoir-faire.
L'avenir est dans l'assemblage par soudure, l'emboutissage n'a plus vraiment d'avenir en France.
Maximilien MangeotDirecteur de F2J, site de Bessines sur Gartempe
Certes, les pays de l'Europe de l'Est ont pris de sérieuses parts de marché dans ce secteur automobile, la main-d’œuvre y étant beaucoup moins chère que dans notre pays.
Les salariés de F2J affirment rester vigilants quant aux intentions de leur direction.