Alors que le gouvernement tenait ce matin un nouveau conseil de défense et qu’aucune annonce n’a été faite sur un reconfinement, les chiffres de l’épidémie dans la région restent préoccupants. Le variant dit "britannique", plus contagieux, est désormais bien présent.
Le constat de l’épidémiologiste de Santé Publique France Laurent Filleul est clair : "On a doucement mais surement une augmentation du taux d’incidence en Nouvelle Aquitaine. Dans certains départements, on atteint le pic de la deuxième vague".
Les taux d’incidence, nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants calculés sur une semaine, sont en hausse en Haute-Vienne, et restent stable à un niveau élevé en Corrèze et en Creuse.
En Haute-Vienne, le taux d’incidence est ce mercredi de 154,8. C’était 133 il y a une semaine. En Corrèze, on note aussi une augmentation : le chiffre et de 183,1 (175,2 il y a une semaine). La Creuse est à 210,7 contre 215,9 il y a une semaine. Pour rappel, le seuil d’alerte est fixé à 50.
Selon Laurent Filleul, "nous avons une circulation très active du virus qui s’observe dans toutes les classes d’âges, avec un impact important chez les personnes âgées. Il faut poursuivre et accélérer la vaccination."
Dans les eaux usées de Limoges
Le coronavirus est aussi présent dans les eaux usées de l’agglomération de Limoges : elles sont surveillées de près par les spécialistes du CHU.
Selon les résultats des derniers prélèvements, le virus circule dans le quartier de l’Aurence, et plus précisément dans la rue Jean Le Bail. Il a été repéré de façon importante deux semaines de suite, ce qui pourrait pousser l’Agence Régionale de Santé à organiser une campagne de dépistage ciblée.
Du côté de la station d’épuration principale, les résultats étaient négatifs la semaine dernière, et ils sont aujourd’hui légèrement positifs. Cela suit la tendance du taux d’incidence.
Dernier élément, le génome du virus a été repéré dans les eaux usées de Verneuil-sur-Vienne.
Des hospitalisations en hausse
Du côté des hospitalisations, les chiffres augmentent encore.
En Haute-Vienne, 81 patients sont aujourd’hui hospitalisés pour Covid 19 ; ils étaient 69 mercredi dernier. 74 se trouvent au CHU.
Forte augmentation également en Corrèze, où l’on passe de 53 malades hospitalisés à 64, et en Creuse, de 57 personnes à 69.
Parmi ces patients, il y a des cas graves : 16 sont en réanimation en Haute-Vienne, ils n’étaient que 3 mi-janvier. On dénombre 11 patients en réanimation en Creuse, il n’y en avait qu’un mi-janvier.
Cette situation a poussé le CHU de Limoges à rouvrir un secteur dédié au Covid pour la troisième fois en un an.
Le variant anglais s’installe
Grace à des tests PCR « de criblage », les laboratoires sont désormais capables de rechercher le variant britannique.
On le cherche, et on le trouve. 23 cas ont été identifiés en Haute-Vienne, sans compter leur cas contacts. Les laboratoires n’ont pas beaucoup de recul, mais selon l’Agence Régionale de Santé, on constate déjà une augmentation.
Toutes ces nouvelles données doivent pousser à respecter plus que jamais les gestes barrières et à ne pas multiplier les contacts. Comme l’ensemble du pays, la région n’est pas tirée d’affaire et les prochaines semaines s’annoncent tendues.
En Nouvelle Aquitaine, c’est chez nos voisins de la Dordogne que l’évolution de l’épidémie est la plus inquiétante.