« What’s up Doc ? », magazine des jeunes médecins, a publié dans son dernier numéro son classement annuel des CHU et de leurs spécialités, qui attirent les internes. Mauvaise nouvelle : le CHU de Limoges y perd six places, et se retrouve dernier des vingt-huit internats français !
On nous dit souvent qu’on finit à Limoges si on ne travaille pas bien pour le concours !
Cette petite phrase, c’est une jeune interne du CHU de Limoges qui l’a prononcée, alors qu’elle a choisi cet établissement un peu par défaut, n’ayant pas eu un bon rang à ses Épreuves Classantes Nationales (ECN), qui déterminent justement l’ordre et la priorité des choix à la fin de l’externat, en sixième année de médecine, avant donc l’internat.
Et ce « Limoges-bashing », ce peu d’attrait pour Limoges, ne vient pas d’elle ou de ses anciens professeurs en particulier.
Non, c’est tout simplement le reflet du classement annuel des CHU et de leurs spécialités, que publie chaque année « What’s up Doc ? », le magazine des jeunes médecins.
Dans son numéro d’avril, on y apprend que le CHU de Limoges est tombé à la 28e et dernière position en France, en recul de six places par rapport au précédent classement.
Pour info, le premier est celui de Grenoble, qui a "chipé" la première place aux Hospices Civils de Lyon, et dans la région Nouvelle Aquitaine, Bordeaux se classe 5e (- 1) et Poitiers 24e (+3)
Attention : ce classement repose uniquement et intégralement sur l’analyse des choix des CHU et de leurs spécialités par les nouveaux internes, en fonction de leur rang de classement aux ECN.
Il ne signifie donc pas que le CHU de Limoges est le plus mauvais de France, juste actuellement le moins attractif !
Certes, à service égal, certains sont plus prestigieux, plus réputés, avec de « plus grands noms » ailleurs qu’ici.
Mais ce prestige, tous les internes de Limoges ne le recherchent pas forcement, indépendamment de leur rang de sortie.
« Je ne voyais pas l’intérêt de partir dans une autre ville pour exactement la même chose qu’à Limoges, sans connaître la ville. Moi ici je suis bien et je savais que je pourrai acquérir les compétences dont j’avais besoin pour plus tard. » Mathilde Thouin, interne ORL au CHU de Limoges
Certes, et presque à contrario, il y a à Limoges, comme partout en France, des services peut-être un peu moins bons qu’ailleurs, comme en témoignent, à quelques semaines de leur choix, quelques jeunes externes de Limoges : « Limoges, non, ce n’est pas quelque chose que j’envisage en premier choix honnêtement. », ou encore « Il y a des services qui sont très bien à Limoges, où l’on est très bien encadré, mais il y a des services où ça pèche vraiment et suivant ce que l’on veut c’est vraiment aléatoire… ».
Et puis, il faut le reconnaître, il y a la situation et la réputation de Limoges qui jouent beaucoup !
« Ce qu’on reproche à Limoges ? À priori la campagne, une ville pas très dynamique, des choses comme ça… Après on m’avait rassuré en me disant que la formation était très bien en anesthésie. »
« Les autres internes des autres Internats de France ont une mauvaise image de la ville de Limoges, une image négative, d’ailleurs si ça se trouve, ils ne savent même pas où la localiser ! »
Cette image, et ce constat, les instances du CHU tentent de le combattre, et d’au contraire fidéliser leurs internes, dont tout de même près d’un tiers viennent de Limoges.
« Il faut savoir que parmi les étudiants de Limoges, plus de la moitié souhaite, ou en tout cas n’exclue pas d’exercer en Limousin. Vraiment notre propos c’est de faire en sorte que les gens qui veulent rester puissent le faire dans de bonnes conditions. » Professeur Pierre-Yves Robert, doyen de la Faculté de Médecine de Limoges
Du 13 au 17 juin prochain, à Limoges, 150 élèves en 6e année de médecine passeront ces examens déterminants, les ECN. Ils seront 9 000 dans toute la France.
On verra donc alors si Limoges peut remonter au classement.